Je m’adresse ici à tous les gens pour qui le parcours envisagé, le plan de carrière, ou simplement l’envie, comprend nécessairement de réussir à entrer en école d’avocat, et donc de réussir l’examen d’entrée au CRFPA (le barreau !). Je sais que certains se présenteront à l’examen de façon tout à fait détendue, parce que l’examen n’a pas une importance majeure à leurs yeux : soit qu’ils aient finalement trouvé autre chose à faire et soient donc confiants sur leur avenir, soit qu’ils le passent pour la première fois et ne sont pas pressés de l’obtenir, ou d’autres raisons après tout ! Ces gens-là seront tout à fait détendus au matin des épreuves, et durant tout l’été du reste. Cela ne veut absolument pas dire qu’ils ont moins de chance de l’avoir, je dirai presque l’inverse, mais en tout cas ils n’ont pas besoin d’être rassurés.
Pour les autres, ceux qui ont un
peu la boule au ventre quand ils pensent au grand jour, et qui tremblent à
l’idée de se rater, voici quelques (bonnes) raisons pour lesquels vous pouvez
être confiants dans votre réussite, et détendu à l’approche des épreuves.
Si vous n’aimez pas trop lire, ou
que vous voulez retourner au plus vite à vos fiches de responsabilité
contractuelle (c’est engageable par les tiers ça d’ailleurs ?), ne retenez
que les choses en gras !
1) Vous faites du droit depuis longtemps
Entre 4 et 6 ans, selon votre
parcours :
- 3 ans de licence
- 1 ou 2 ans de master
- Éventuellement un Erasmus, un LLM, une année de stages, etc.
Toutes ces années de formation
juridique vous ont apprises énormément de choses, même si on en a pas toujours
conscience : c’est normal, on remarque toujours plus ce qu’on ne sait pas
que ce que l’on sait. Attention à cette fausse impression, car la vérité est
toute autre : lorsque l’on arrive aux épreuves, on connaît en fait
énormément de choses, et les révisions pour le barreau ne devraient pas vous
apprendre grand-chose de nouveau. Approfondir, assimiler, actualiser vos
connaissances, oui, c’est à ça que serviront vos révisions.
Par ailleurs, vous avez sûrement
déjà faits des stages (cabinets, entreprises, associations, etc.), dans
lesquels aussi vous avez beaucoup appris. Ceux qui ont fait des stages en
cabinet sur du contentieux auront beaucoup plus de facilité à analyser des cas
pratiques ou se remémorer les règles de procédure ; celui qui aura fait un
stage avec beaucoup de rédactions de mémo ou de veille sera à l’aise sur une
dissertation ou un commentaire ; celle qui aura travaillé sur de lourds
dossiers stratégiques en entreprise n’aura aucun mal à traiter les documents
d’une note de synthèse.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que les connaissances et techniques que
vous allez mobiliser lors de l’examen ne sont pas simplement celles que vous
aurez gobé durant l’été : ce sont toutes celles que vous avez accumulé
depuis que vous vous êtes assis en amphi pour la première fois (voire un peu
avant).
2) Vous avez passé de nombreux examens
Encore une fois, un rapide calcul
à la louche, en prenant 8 matières par semestre, 2 semestres par an, 5 ans
d’études en moyenne : pas loin de 80 examens subits dans votre parcours
universitaire. Alors franchement, une dizaine de plus ou de moins, ça ne change
pas grand-chose…
Les épreuves que vous allez subir
n’ont rien d’original, la note de synthèse mise à part, on retrouve le triptyque
classique universitaire : Dissertation, Commentaire, Cas Pratique. Et si
vous êtes arrivés jusqu’ici, c’est que vous êtes à l’aise sur chacune de ces
épreuves, avec peut être des préférences, sûrement même, mais peu importe.
Encore une fois, il ne faut pas envisager les épreuves de l’examen du
barreau comme indépendantes du reste : elles sont organisées par les mêmes
professeurs, sous l’égide des mêmes universités et selon les mêmes modalités
que toutes celles que vous avez subi jusqu’ici.
3) Vous avez le choix des armes
En tout cas plus ou moins. Le
choix de certaines matières en tout cas. Je reviendrai sur le contenu de chaque
matière, et les différents moyens, voire stratégies, de choisir celles que vous
présenterez à l’écrit et à l’oral.
Le choix proposé est d’ailleurs
assez large, encore que les catégories soient critiquables sur de nombreux
points (considérer comme catégories égales le droit de la famille et le
« droit commercial », qui regroupe les activités commerciales, les
moyens de paiement, et l’ensemble du droit des sociétés est une absurdité pure
et simple). Vous trouverez donc forcément les matières qui vous iront, dans
lesquelles vous serez à l’aise.
Bien sûr, il n’y aura pas de
matière facile où vous aurez uniquement les choses que vous connaissez, chaque
programme aura des choses que vous connaîtrez, et d’autres beaucoup moins. Mais
globalement, vous aurez choisi vos matières selon vos affinités, et en sachant
très bien ce que chacune recouvre, ce qui est un luxe que vous n’avez pas probablement
pas eu lors de vos études en fait.
Vous allez donc être interrogés sur des domaines du droit que vous avez
préalablement choisis en connaissance de causes, et qu’a priori vous maîtrisez
le mieux ; pensez-y bien pour construire de la confiance en vous.
4) Vous êtes prêts (ou vous le serez en tout cas)
Si vous avez trouvé ce blog,
c’est déjà que vous vous intéressiez au sujet, que vous commenciez à planifier,
ou au moins que vous aviez une vague idée qu’il fallait vous y mettre. Même si
au fond, passer du temps ici peut aussi être un moyen de ne pas se plonger tout
de suite dans ses cours, mais quand même.
Vous avez donc décidé de vous
préparer à passer ces épreuves. Et avec un peu d’organisation, de méthode, et
bien sûr une consultation régulière et assidue de ce blog, vous serez
totalement prêts le jour de l’examen. (Ce sera peut-être un peu moins vrai pour
les gens qui traînent plutôt sur Footmercato ou autres en ce moment, encore
que…)
D’autant que vous allez sûrement
y consacrer beaucoup plus d’heures de travail que ce que vous avez jamais
consacré à vos partiels d’années universitaires : avez-vous jamais commencé
à réviser des partiels 3 mois avant la date ?
Comme a dit un grand homme
« Quand vous êtes préparés, vous n’avez pas de raison de
transpirer ». (C’était le coach des Colts d’Indianapolis avant le
Superbowl de 2010. Ils ont perdu cela dit, mais la phrase est bien quand même.)
Vous allez passer beaucoup de temps à vous préparer pour ces
examens : il est important de prendre conscience que cette préparation va
vous donner les armes pour réussir, et qu’elle n’est pas une longue période de
constatation de vos lacunes.
5) Le stress n’améliorera pas votre résultat
C’est un poncif, une banalité, un
truc qu’instinctivement vous savez. Et qui ne sert à rien en fait.
Oui je sais c’est de l’arnaque de
vous vendre un conseil inutile. Mais c’est vrai. Les gens qui ont tendance à
être stressés ne se détendront pas parce que vous leur répéterez que
ça ne sert à rien. (D’ailleurs, essayez de leur crier dessus « ARRÊTE DE
STRESSER NOM DE DIEU ! ARRÊTE TOUT DE SUITE ! » ; ça ne
marchera que très moyennement, au mieux ils se mettront à pleurer en boule, au
pire ils vous gifleront). Car ils le savent très bien également, mais ne
peuvent pas s’en empêcher.
Ce qu’il faut, c’est internaliser
cette vérité, la ressentir (c’est beau hein ? 15 ans de poésie le
bonhomme). Comprendre au fond de soi que le calme et la confiance apporteront
beaucoup plus que le stress et la panique.
Matériellement, cela peut être
fait de façons très diverses, et je ne recommande pas particulièrement une
méthode ou une autre : vous pouvez très bien être sensible à la
sophrologie ou à la méditation, comme vous préférerez peut être vous détendre
avec des amis en terrasse de temps en temps pour faire le point sur ce que vous
avez travaillé.
Je recommande néanmoins fortement
de redoubler d’organisation : prévoir et anticiper, c’est mieux maîtriser
et donc moins stresser. Suivre ses révisions déjà, avec un planning réaliste et
souple (« Je vais me lever tous les jours, dimanche compris, à 7h, comme
ça je bosse de 8h à 23h tous les jours, avec 8h de sommeil ! » n’est
pas un planning, c’est une manifestation totalement irrationnelle de votre
stress). Et aussi suivre et planifier ses résultats, je reviendrai la dessus
plus tard.
Le stress doit être éliminé, car il n’apporte rien à votre
réussite ; au contraire, c’est un ensemble de pensées parasites qui
peuvent vous mettre dans une très mauvaise situation, tant à l’écrit qu’à
l’oral.
Donc voilà, ça va le faire
C'est en gros ce qu'il faut retenir.
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