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mercredi 23 septembre 2015

Reprendre les révisions (avant les résultats !)


Vous avez passé les écrits, brillamment, moyennement ou piètrement. Maintenant il vous reste les oraux. Oh, bien sûr pas pour tout le monde, mais pour l'instant vous n'en savez rien. Et malheureusement, le timing est tel que vous devez commencer vos révisions et vos entraînements sérieux pour les oraux dès maintenant, avant même de savoir si vous allez en avoir besoin.

Réviser (peut être) pour rien

C'est sûrement l'un des obstacles psychologiques les plus difficiles à surmonter. 

Pour la plupart des IEJ, les résultats des écrits seront dans quelques semaines (une douce attente faite de réveils en pleine nuit, en sueur et tremblant), et les oraux débuteront juste après. Je sais que lorsque je l'ai passé, certains avaient leurs premiers oraux deux ou trois jours après l'annonce des résultats.

Il est facile de voir le problème : il est tout à fait possible que les révisions que vous fassiez avant les résultats des écrits soient parfaitement inutiles, si par malheur vous n'obteniez pas les résultats suffisants pour avoir les écrits. Et il n'y a rien de moins motivant que d'avoir l'impression de réviser inutilement.

Réviser quand même, pour se préparer au meilleur

Pourtant, vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas vous mettre sérieusement à réviser. Je sais que beaucoup d'entre vous ont déjà commencé à réviser les oraux il y a longtemps, mais je parle là des révisions "opérationnelles", relectures de fiches, entraînements, etc. Celles, finales, qui vont vous permettre d'être réellement prêt à vous présenter aux oraux.

Je pense que seulement une petite minorité d'entre vous est sûr de réussir les écrits, les autres sont tous en doute, ce qui est normal. Et il y a une règle assez amusante, qui veut que plus vous êtes proches de la limite entre avoir les écrits et ne pas les avoir, et moins vous êtes en mesure de vous évaluer objectivement sur vos résultats.

Ce qui veut dire, tout simplement, que beaucoup d'entre vous ont l'impression d'avoir totalement raté leurs écrits, et pourtant seront admissibles. Si vous vous basez seulement sur votre impression personnelle, vous n'aurez pas réellement révisé, et donc vous n'arriverez pas prêt aux oraux, avec un gros risque de les rater.

Pour illustrer mon propos, je vais faire un parallèle avec un sport qui n'intéresse personne : le golf. En golf, plusieurs joueurs se trouvent sur un parcours en même temps, et il arrive que l'équipe qui vous précède soit assez proche pour risquer de les toucher avec votre balle (ce qui est extrêmement dangereux). Il y a donc un règle non-écrite qui dit qu'un joueur doit laisser ceux devant lui avancer jusqu'à ce que son meilleur coup (son coup le plus long), n'aille pas plus loin que dix mètres derrière les gens qui sont devant lui.

Il est quasi improbable, pour la majorité des gens, de taper dix mètres de plus que son meilleur coup de façon régulière. Mais le principe qui sous-tend tout ça peut être résumé ainsi "Si jamais il arrivait que je fasse le meilleur coup de ma vie, autant ne pas le gâcher simplement par un manque de préparation et d'attention".

C'est la même chose que vous devez avoir en tête pour vous remotiver pour les oraux : même si vous avez l'impression d'avoir totalement raté, il serait terrible de gâcher un coup de chance.

Réviser : quand? comment?

Je vais être obligé de faire un suivi un peu plus large, moins au jour le jour, sur les révisions des oraux, pour plusieurs raisons.

Tout d'abord tout le monde ne passe pas au même moment, et c'est un euphémisme. Les dates sont très différentes d'un IEJ à l'autre, et vous êtes tous convoqués à des dates différentes, et vous ne passerez pas les épreuves dans le même ordre, etc.

Ensuite parce que, grâce aux dispenses, tout le monde ne passe pas les mêmes épreuves; or le nombre d'épreuves et le type des épreuves que vous allez passer conditionne évidemment vos révisions.

Enfin, vous n'avez pas encore vos dates d'oraux, donc il est difficile de s'organiser réellement, car vous ne savez pas combien de temps vous aurez à votre disposition.

Pour simplifier, en attendant d'avoir vos dates, regardez les coefficients des épreuves, et basez-vous là-dessus pour organiser le volume de vos révisions : ça reste le plus logique. Laissez vous quand même une bonne semaine de repos entre votre dernière épreuve et la reprise des révisions !

Ensuite, quand vous aurez vos dates, regardez bien les intervalles entre les épreuves, pour organiser vos révisions de la meilleur manière. Exemple (caricaturale) : votre dernière épreuve, finances publiques par exemple (faible coefficient) a lieu 1 semaine après votre avant-dernière oral. Ce n'est même pas la peine d'y consacrer plus d'une demi-heure par jour avant de passer votre avant-dernier oral : vous aurez une semaine entière à dédier entièrement à ça.

Pour le comment, j'y reviendrai dans un autre article, mais ne changez pas votre manière de réviser radicalement, si vous passez les écrits, c'est que votre méthode était bonne. Essayez néanmoins d'orienter vos révisions vers des choses plus larges et plus présentables à l'oral. Vos préparations des sujets avant de passer seront courtes : vous devez pouvoir identifier rapidement les points importants que vous aurez à présenter, vous ne pourrez pas passer plus de 5 minutes le nez dans vos codes.


Bref, vous n'avez pas les résultats encore, mais ne vous y trompez pas : le Round 2 a déjà commencé, les oraux arrivent.

Alexandre
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mardi 15 septembre 2015

Les plats servis : les sujets tombés dans les IEJ, session 2015

By 19:26:00


Que vous a-t-on servi pour ces écrits ?

Afin d'avoir un peu de visibilité sur les sujets tombés à travers la France pour l'année 2015, par IEJ.

Lorsque le sujet est un commentaire d'arrêt, je vous mettrai dans la mesure du possible un lien vers l'arrêt concerné.

Si vous avez des sujets qui ne sont pas inscrits ici, je serai très heureux que vous me les envoyiez.

IEJ d'Evry

IEJ d'Orléans

  • Note de synthèse : "Les caricatures blasphématoires"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Cergy

  • Note de synthèse : "L'esclavage moderne"
  • Obligations : Cas pratiques
  • Procédure :
  • Spécialité :

IEJ de Limoges

  • Note de synthèse : "Le luxe et le droit"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Dijon

  • Note de synthèse : "La bonne foi"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Nantes

  • Note de synthèse : "Le contrôle du juge administratif des décisions concernant les personnes détenues"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Reims

  • Note de synthèse : "Les lanceurs d'alertes"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Paris V

  • Note de synthèse : "Les limites à la liberté religieuse au travail"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Paris Sud (Paris XI)

  • Note de synthèse : "Les particuliers face au numérique"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Lyon III

  • Note de synthèse : "Le droit d'être entendu et le droit de l'Union européenne"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Nice

  • Note de synthèse : "L'appréhension par le salarié des documents appartenant à l'employeur"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Paris II Assas

  • Note de synthèse : "Le vin et la publicité"
  • Obligations : 3 cas pratiques, dont un sur le projet d'ordonnance
  • Procédure :
    • Pénale : Dissertation "L'opposition traditionnelle inquisitoire/accusatoire permet-elle de restituer fidèlement l'état de la procédure pénale contemporaine"
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Tours

  • Note de synthèse : "Les conditions d'accueil des demandeurs d'asile"
  • Obligations :
  • Procédure :
    • Pénale :
    • Civile :
  • Spécialité :

IEJ de Rennes

  • Note de synthèse : 
  • Obligations : Cass. Com. 10 décembre 2013
  • Procédure :
    • Pénale : Commentaire comparé Ass. Plén. 6 mars 2015 et Cass. Crim. 14 avril 2015
    • Civile : Commentaire composé Ass. Plén. 5 décembre 2014 et Cass. Civ. II 4 Juin 2015
  • Spécialité :

IEJ de Paris X - Nanterre

  • Note de synthèse : "Le travail en prison"
  • Obligations : Commentaire des articles 1168 à 1170 du projet de réforme du droit des obligations
  • Procédure :
    • Pénale : Dissertation "Les modes rapides de jugement"
    • Civile : 
  • Spécialité :

IEJ de Paris XII - Créteil

  • Note de synthèse : "Le principe non bis in idem"
  • Obligations : Commentaire des articles 1168 à 1170 du projet de réforme du droit des obligations
  • Procédure :
    • Pénale : 
    • Civile : 
  • Spécialité :
    • Droit européen : Note juridique "Le rôle de la CJ et des juridictions nationales dans la mise en oeuvre du renvoi préjudiciel" et Ord. CJUE 16/07/2015, affaire C-299/15
    • Droit social : Cas pratique notamment sur le licenciement abusif et la liberté d'expression au travail
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          dimanche 13 septembre 2015

          AUX STYLOS !

          By 20:17:00

          Demain c'est le coup d'envoi de la saison 2015 de l'examen d'entrée dans les Centres Régionaux de Formation d'Avocat. Bref, demain

          C'EST LE BARREAU

          Bon, normalement ça devrait commencer au plus tôt mardi 15 septembre, mais l'IEJ d'Evry fait un faux départ ce lundi, et même si ce n'est que pour une douzaine de banlieusards (mais la meilleure banlieue, celle où j'ai grandis), je ne laisserai personne sur le bord du chemin !

          Correction : les épreuves d'Evry ont été décalées d'un jour, pour pouvoir être en règles. Big-up au 9-1 quand même.

          La plupart d'entre vous doivent trembler, pleurer ou au moins vous ronger les ongles. Cet article s'adresse à eux. Vous qui vous sentez d'attaque et avez hâte d'y être, vous pouvez vous dispenser de la lecture.

          Pour les autres, j'ai choisi de vous faire un petit discours de motivation, personnalisé selon votre caractère. Lisez les titres, choisissez celui qui vous plaît le plus, et lisez-le pour vous donner du courage. Vous pouvez aussi les lire à la suite, en ajoutant les mots de liaison entre parenthèses au début de chaque paragraphe.

          Le speech de motivation classique (par défaut)

          Étudiantes, Étudiants, Juristes, Juristes,

          Aujourd'hui vous êtes à la veille d'une étape majeure dans votre parcours universitaire, parcours qui tend probablement depuis votre première année de licence vers la réalisation du même objectif : devenir avocat.

          Un projet, voire un rêve, qui a pu naître très tôt dans votre vie, ou beaucoup plus tard, mais qui dans tous les cas est maintenant très présent dans votre tête. Si présent qu'il vous a poussé à entreprendre les épreuves de l'examen d'entrée aux CRFPA. Le Barreau, comme on l'appelle communément, avec cette magistrale majuscule qui s'entend lorsque vous en parlez, et qui évoque des rêves de robes et de tribunaux, de contrats et de clients, de négociations et de discours.

          Mais à la veille du jour fatidique, vos genoux s'affaiblissent, ainsi que votre conviction, d'être prêt, d'avoir la capacité de réussir, peut-être même de le vouloir.

          Je vous le dis, mes camarades, mes futurs confrères : vous êtes prêts ! Vous pouvez réussir ! Et vous le voulez !

          Le temps ne s'est pas accéléré durant les dernières semaines, et ce que vous avez appris au cours de ces 5 dernières années ne s'est pas perdu, n'est pas resté collé sur les bancs des facultés où vous avez usé vos pantalons durant une grande part de votre jeune vie !

          Vous êtes dans le moment optimal pour réussir, n'en doutez pas !

          Le speech de motivation pour les cérébraux (pour rationaliser)

          (Pourtant) Je ne vais pas vous mentir en vous disant que vous allez tous réussir. Je ne peux pas changer les faits pour vous donner du courage, ce serait malhonnête. Peut-être que vous n'êtes pas tout à fait prêt, surtout si c'est la première fois que vous passez les épreuves. Peut-être que vous avez sauté une page dans vos révisions et qu'elle contenait la réponse à une question très importante de l'énoncé de l'examen que vous allez subir.

          Mais ce n'est pas une raison pour entrer dans la salle d'examens à reculons. Vous ne devez pas penser à vos causes d'échecs potentiels, elles sont insignifiantes. Le plus gros risque que vous prendrez au cours des prochaines semaines, c'est celui de réussir.

          Vous devez aussi réaliser qu'un échec ne serait pas une catastrophe. Elle pourrait en avoir l'air, et encore une fois je ne vais pas vous mentir, un échec serait très dur à gérer. Mais vous y arriveriez, et vous aurez une très belle carrière sans le Barreau, si le besoin en était.

          Pour résumé, lorsque vous entrerez dans cette salle, ne pensez pas à tout ce que vous pourriez gagner ou perdre au cours de cette période. Pensez simplement, mais de façon forte et certaine, à la manière dont vous allez donner le meilleur pour ces épreuves. Prenez les épreuves comme elles viennent, et faites de votre mieux. 

          Les examens ne sont pas le moment où vous devez repenser votre carrière et vos études, ce sont les quelques heures dans lesquels vous devez donner le meilleur de vous-mêmes !

          Le speech de motivation pour les incertains (pour se motiver même quand on n'était pas sûr de venir)

          (Mais à l'inverse) Vous faites peut-être parti des gens qui ne savent pas trop pourquoi ils passent les épreuves. Qui ne se voient pas spécialement avocat, mais qui poussés par leurs amis, leurs professeurs, leurs familles, ou l'ambiance générale des études de droit se sont inscrits et ont révisé les épreuves comme si cela venait d'eux.

          Et aujourd'hui, en une fin de week-end triste et pluvieuse vous vous demandez ce que vous faites là, pourquoi se donner autant de mal pour quelques choses qui ne vous plait même pas. Alors que vous pourriez tout simplement ne pas vous prononcer et rester chez vous, sans stress et sans risque.

          A vous je dis "Allez-y quand même !". D'abord, l'évidence s'impose que vous n'avez rien à perdre, mais cela ne suffit pas à motiver un étudiant, je le sais. Mais vous avez surtout tout à y gagner ! Et l'investissement que vous avez mis dans vos révisions ne saurait être perdu pour un moment de doute passager, ou une incertitude sur vos envies. Allez-y, et donnez le meilleur ! Vous n'avez pas besoin d'objectif lointain pour réussir, l'objectif est sur votre table d'examen, votre route passe par votre stylo et vos codes, et il n'y a pas d'autre motivation nécessaire que celle qui dicte qu'une route doit être parcourue.

          Le speech sportif (pour ceux qui ont pris une UE volley en licence)

          (Au-delà de tout ça) Une vérité s'impose : vous vous êtes entraînés, vous avez travaillé dur, pendant parfois des mois. On ne s'entraîne jamais pour rien, quel que soit l'objectif, qu'il soit avoué ou non. On travaille toujours pour réussir quelque chose.

          Et lorsque l'on s'entraîne dur, et qu'on travaille longtemps, et qu'arrive le jour de la compétition, on ne peut pas s'échapper. Et au fond de vous, vous n'en avez pas envie. Vous savez pourquoi vous avez travaillé, et vous savez qu'au fond de vous, vous n'attendiez que ce jour, pour faire vos preuves.

          Si vous sentez vos doigts trembler lorsque vous pensez aux examens, ce n'est pas de la peur, c'est de l'excitation. Si votre tête est rempli d'idées de sujets, que vous vous repassez un par un, ce n'est pas de l'anxiété, c'est de l'impatience. 

          Vous avez envie de commencer, vous êtes prêts, et vous voulez le montrer; alors entrez dans la salle d'examen, et montrez ce que vous savez faire !

          Le speech de motivation pour les guerriers (un peu vulgaire)

          (Tout ça pour dire que) Vous ne vous êtes pas cassés le cul pendant des mois pour tout foutre en l'air à deux jours des examens, merde !

          Le Barreau c'est une bagarre, une guerre contre vous-mêmes, pour vous prouver que vous en être capables. Et pour prouver aux autres que vous avez le niveau. Personne n'a jamais rien eu en tremblant comme une feuille et en se transformant en flaque baveuse à la première difficulté !

          La salle d'examen est votre arène, votre lieu de combat, là où vous allez en découdre, prendre des coups dans la gueule et les rendre au centuple !

          Vous allez sortir crevés, en sueur, mais vous en sortirez, et si vous vous battez assez fort, vous en sortirez victorieux !

          Parce que vous n'allez pas vous laisser emmerder par trois pauvres écrits, que vous avez déjà fait et refait une chiée de fois ! Vous allez sortir vos huevos et les poser sur la table d'examen, métaphoriquement, pour montrer que vous en avez, et vous allez réussir !

          A VOS STYLOS CAMARADES ! A VOS CODES JURISTES !

          VOUS POUVEZ LE FAIRE, ET VOUS LES FEREZ !

          ALORS AU MOMENT D'ENTRER DANS LA SALLE, LEVEZ LE MENTON FIÈREMENT, ET FAITES CE QUE VOUS SAVEZ FAIRE !

          IL EST L'HEURE D'AVOIR LE BARREAU !

          Alexandre


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          jeudi 10 septembre 2015

          Les derniers détails avant le début (de la fin)



          Bon, mes chers étudiants et futurs confrères, on ne va pas se mentir, on s'approche de la fin de la préparation, et du début des épreuves ; bref, ça va commencer à être sérieusement vrai, ou vraiment sérieux.

          Vous avez passé l'été à réviser, à vous entraîner, à paniquer un peu, mais vous devez être à peu près prêts. La seule chose qui puisse encore se mettre entre vous et la réussite, ce sont des petites choses, des petits détails qui pourraient se transformer en véritable cauchemar le jour des épreuves.

          Pour vous aider, je vous fais une petite liste de ces petits riens qui peuvent vous foutre en l'air votre travail au dernier moment.

          Transports

          Un morceau qui peut être relativement stressant, et où nous ne sommes pas tous égaux. Au risque de passer pour un péteux de parigot de base, il faut distinguer entre Paris et sa proche banlieue, et le reste de la France.

          Si vous habitez à Marseille, ces remarques sont également valables, car la ville est aussi très peuplée et sur le même schéma, j'imagine.

          Paris et proche banlieue

          Si vous habitez à Paris, ou pas loin (par proche banlieue, j’entends les endroits où vous n’êtes pas très loin d’un terminus du métro, ou à 2/3 gares du périphérique en RER), vous passez très sûrement les épreuves dans les locaux de l’université où vous avez étudié pendant quelques années. Vous êtes donc probablement déjà parfaitement au point sur la manière d’accéder aux locaux. Mais quelques rappels probablement utiles.

          Les transports en commun peuvent être très aléatoires : Bien sûr, le temps d’attente, la fréquence et la vitesse des transports peuvent varier, rien que sur cette base, donnez-vous au moins (mais vraiment au minimum !) 5 minutes de marge par changement, 10 si vous passez par des changements qui demandent beaucoup de marche).

          Par ailleurs, privilégiez au maximum les transports ferrés (métro, RER), plutôt que ceux qui passent par la route (bus, tramway, taxi). Même si vous connaissez très bien votre ligne habituelle et qu’elle est très bien d’habitude, vous n’êtes jamais à l’abri d’une livraison ou d’une voiture en panne qui bloque la rue et vous retarde considérablement.

          Même dans les transports ferrés, beaucoup d’évènements peuvent vous ralentir énormément : incident technique, incident de voyageur, pannes diverses, etc. J’espère que vous avez en tête le plan du métro, sinon ayez-en toujours à portée de main (le plus facile : l’application RATP), ça peut dépanner en cas de problèmes.

          Enfin, ayez toujours en tête tous les itinéraires alternatifs pour vous rendre au lieu d’examen, et lorsque vous décidez à quelle heure partir de chez vous, je vous conseille fortement de partir du principe que vous allez prendre

          La rentrée est une période propice aux grèves : Des mauvaises langues diront que la seule période non-propice est celle des grandes vacances, mais passons. Normalement, elles sont annoncées au moins la veille, ce qui laisse quand même peu de temps pour s’organiser. Le métro est en général peu ou pas affecté par les grèves, par contre, les trains de banlieue peuvent être très affectés. Normalement, des grilles horaires qui tiennent compte de la grève sont affichées dans les gares et en ligne : elles sont utiles, mais ne les prenez pas pour argent comptant. Dans la mesure du possible, donnez-vous 1 ou 2 trains de marge, ou cherchez un autre itinéraire.

          Je ne l’ai pas indiqué plus haut, mais il me semble que les déplacements en voiture sont à proscrire. Déjà parce que ce n’est pas très écologique, mais à la limite dans ce cas précis ça a peu d’importance. Prendre la route à Paris le matin est déjà un cauchemar en soi, mais si en plus vous rajoutez le stress des examens, ça devient catastrophique. D’autant plus qu’il ne suffit pas de conduire jusqu’au lieu d’examen, mais aussi de se garer à côté.

          Le temps total peut aller du simple au double, et ce genre de variation est un risque que vous ne devez pas prendre.

          En lointaine banlieue et en région

          Je mets ces deux blocs ensemble, car une fois assez loin de Paris, les mêmes problématiques se retrouvent à peu près partout.

          A priori, les locaux où vous allez passer vos examens se trouvent dans une ville de taille moyenne à grande, que vous devez déjà bien connaître. Si vous habitez hors de la ville, la voiture semble plus indiquée. Pensez quand même à repérer les parkings à l'avance, et à vous assurer que votre voiture démarrera le jour J. Prévoyez aussi une bonne marge de temps, pour peur que vous soyez dans une région agricole, et que vous passiez par des petites routes, vous pourriez vous retrouver derrière une moissonneuse-batteuse. Et on ne double pas une moissonneuse-batteuse.

          Les transports en commun sont également une bonne solution, et probablement plus fiable dans les plus petites villes. Néanmoins, si vous n'êtes pas déjà dans la ville, il n'y a probablement qu'une seule ligne qui dessert votre coin, ce qui veut dire que si les transports flanchent, vous n'avez pas de plan B.

          Documents officiels

          Vous avez probablement reçu une convocation pour les épreuves par le Centre Régional de Formation à la Profession d'Avocat de votre région. Normalement, cette convocation n'a pas d'importance, mais ça ne coûte rien de l'emmener, elle contient des informations utiles : matières choisies, numéro étudiant, numéro de salle, etc. Il est possible que votre IEJ la réclame absolument, ce qui me semblerait un peu étrange, mais les épreuves sont le dernier endroit où vous aurez envie d'entrer en contestation avec l'administration universitaire.

          Par contre, vous devrez impérativement disposer d'une pièce d'identité, et là j'admets que je n'ai pas trouvé d'information précise sur ce qui était admis. Carte d'identité et passeport, bien entendu, normalement même périmé ; carte d'étudiant aussi, celle que l'IEJ vous a délivré ; permis de conduire, normalement oui, c'est une pièce d'identité selon certains textes (en droit électoral notamment). Pour le reste, ça devient un peu plus folklorique. Dans les textes concernant les élections, on accepte notamment la carte vitale, la carte famille nombreuse de la SNCF, le permis de chasse, et d'autres choses encore moins courantes. Je vous déconseille de les utiliser à moins que ce soit la seule chose dont vous disposiez.

          Le meilleur deal selon moi ? La veille, mettez votre carte d'identité dans votre sac, et votre carte d'étudiant dans le pantalon que vous allez mettre le lendemain. Comme ça vous aurez une double sécurité, et quelque chose en moins à penser le jour des premières épreuves.

          Matériel de travail

          Normalement vous devez savoir de quoi vous aurez besoin : en gros, tout ce dont vous êtes servis pendant les entraînements, ni plus ni moins. N'emmenez pas une nouvelle couleur de stylo ou de stabilo, si vous n'en avez pas eu besoin avant, vous n'en aurez pas besoin maintenant, ça ne fera que prendre de la place sur votre table. Pensez aussi à prendre de quoi vous corriger proprement; personnellement j'utilise des stylos plume, et des effaceurs, ça fait quelque chose de plus discret que Bic et Tipex, mais ce n'est que mon opinion.

          Évitez d'emmener 8 couleurs de stylos différentes; contentez-vous de rouge-bleu-noir-vert classique. Par contre, je vous encourage à "doubler" tout votre matériel : prenez deux exemplaires de chaque chose, si ça peut vous rassurer et vous sauver la mise si un stylo vous lâche.

          Food & Drinks

          Je peux avoir l'air un peu bête de vous parler bouffe pour les examens, mais il y a une raison. On travaille très mal le ventre creux, et le cerveau est très consommateur d'énergie. Ne pas manger correctement peut avoir les mêmes conséquences que de faire une impasse ou de faire une nuit blanche la veille.

          Avant

          Là, grosse différence entre ceux qui dont leurs épreuves tôt le matin, et ceux qui les font dans l'après-midi.

          Épreuves le matin : Il paraît que le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. Personnellement, je respecte cette maxime de bon sens et je ne saute jamais le petit-déjeuner. Bon, par contre mon petit-déjeuner habituel est un café avec une cigarette...

          C'est une question d'habitude, mais si vous avez toujours pris un petit-déjeuner, ne vous en privez pas le matin des épreuves ! Mangez la même chose que d'habitude, si ça vous permet de tenir jusqu'à midi (et plus).

          De mon côté, je ne petit-déjeune pas parce qu'en fait, lorsque je mange en me levant, j'ai faim très tôt dans la journée (vers 10h). Après consultation avec une médecin, elle m'avait expliqué que c'était normal, et que ça pouvait arriver lorsque l'on petit-déjeunait "sucré" (croissant, pains au chocolat, tartines confiture, etc.) ; le taux de sucre dans le corps grimpe, puis chute, créant la sensation de faim. Je suis sûr que parmi vous, d'autres gens doivent être dans le même cas.

          Le conseil de la même médecin était de petit-déjeuner "salé" : fromage, pain, jambon, œuf, et des choses comme ça. J'ai jamais pu avoir le courage de me lever 30 minutes plus tôt pour cuire des œufs, du coup c'est café-clope.

          Pour simplifier : si d'habitude vous petit-déjeunez, faites-le aussi le matin des épreuves; si vous d'habitude vous ne petit-déjeunez pas, ne vous forcez pas. Si vous avez tendance à avoir fin tôt dans la matinée, privilégiez la nourriture "salée" plutôt que les choses "sucrées".

          Épreuves l'après-midi : Dans ce cas, je vous conseille très fortement de manger quelque chose de consistant avant d'aller à vos épreuves. Soit en vous levant tôt, et en prenant un déjeuner classique. En ce cas, essayez de na pas déjeuner trop tard, pour ne pas commencer vos épreuves en plein milieu de la digestion. Prenez d'ailleurs des choses pas trop lourdes. La raclette avant la note de synthèse, ça risque d'être fatal.

          La bonne alternative, pour des épreuves qui commencent l'après-midi, me semble être le brunch vers 11h. Cela vous permet de vous lever plus tard et d'être bien reposé, de manger des choses plutôt sympathiques, à la fois sucré et salé, et d'être relativement léger, donc ça ne vous restera pas trop sur l'estomac.

          Pendant

          Je me rappelle durant l'une de mes épreuves, d'une fille qui avait ramené de quoi nourrir une famille pendant 3/4 jours. J'exagère à peine, elle avait sur son bureau :
          • 2 bananes
          • 2 paquets de biscuit
          • 2 barres de céréales
          • 1 pomme
          • 1 bouteille d'eau
          • 1 bouteille de Coca
          Je trouve personnellement que ça fait beaucoup, et surtout ça prenait énormément de place sur son espace de travail.

          Je comprends que certaines personnes puissent avoir faim ou soif durant les épreuves. Ça n'a jamais été mon cas, je suis en général trop pris dans l'épreuve pour penser à manger ou boire, mais je peux comprendre. Mais par pitié, prenez le strict nécessaire, vous ne partez pas 8 jours dans le désert, au maximum vous passerez 5 heures dans la salle !

          Privilégiez, si vous savez que vous allez avoir faim, des choses légères qui calent bien : barres de céréales, abricots secs, etc. Et une bouteille d'eau, gazeuse si jamais vous êtes vraiment un fifou.

          En bref, vous pouvez emmenez de quoi grignoter, du moment que ça reste raisonnable : si vous ne pouvez pas tenir tout dans une seule main, c'est trop.

          Autres petites choses

          Couchez vous tôt : Ce n'est pas la veille, entre 23h et 2h du matin que vous apprendrez quoi que ce soit d'utile. Alors profitez plutôt de la nuit pour dormir, ça vous sera cent fois plus utile. Pour vous endormir facilement, privilégiez avant de vous coucher plutôt les activités qui ne se passent pas devant un écran, la lumière vive retenant l'attention de façon plus importante et retardant le sommeil.

          Ne relisez pas vos cours juste avant l'épreuve : Encore une fois, vous n'apprendrez rien, par contre vous augmenterez votre stress. Avant l'épreuve, parlez avec vos amis (d'autres choses que des épreuves), mettez vous dans le bon état d'esprit, respirez.

          A la sortie de l'épreuve : Vous pouvez parler un peu de l'épreuve que vous venez de passer, mais passez vite à autre chose ! Vous avez 3 épreuves à enchaîner de façon assez rapprochée, il est inutile de s'encombrer l'esprit avec ce qui est déjà passé. En plus, on a toujours tendance, en écoutant les autres candidats qui ont répondu différemment, à considérer qu'ils ont raison et qu'on a tort. Pas de place au défaitisme pendant les examens !

          Ayez une personne pour vous aider en cas de problème : Un ami, ou quelqu'un de votre famille qui soit immédiatement disponible en cas de soucis.

          Instant perso : Je vais vous raconter une anecdote très moyennement marrant qui m'est arrivé pendant mes épreuves. J'avais passé la note de synthèse, j'étais plutôt content de ma copie. Le lendemain matin, je passais Oblig/Procédure, qui était l'épreuve que je redoutais le plus.

          Je me réveille de la même manière que pour la première épreuve, fait exactement le même rituel, mais au moment de partir, je ne retrouve plus les clefs de mon appartement. Je retourne mon studio, mais je me rends compte que je ne les trouverai pas, et que je dois absolument y aller. Je ne pouvais pas claquer ma porte, car je savais que je les clefs étaient dans l'appart, et sans elle je ne pouvais pas ouvrir la porte de l'extérieur (je déteste ce genre de porte d'ailleurs). Je ne pouvais pas non plus demander un double à ma propriétaire, puisqu'il n'y en a pas, et que de toute façon ma propriétaire vit en Polynésie.

          J'ai donc été obligé de partir en laissant ma porte entrouverte, en essayant de minimiser les courants d'air au maximum. J'habite dans le 20e arrondissement de Paris, pas spécialement un quartier où on peut craindre les cambriolages, mais bon, une porte ouverte est une occasion. Heureusement, j'habite au 6e et dernier étage sans ascenseur, donc très peu de passage (aucun en fait, surtout dans la matiné).

          Bilan : je suis arrivé tout juste à l'heure à l'épreuve, que j'ai passé dans un état d'inquiétude maximal, et que j'ai fini le plus vite possible pour revenir à mon appartement en courant, le tout dans un état de nerfs et d'inquiétude absolument catastrophique. Heureusement, personne n'était entré dans mon appartement.

          Au final, j'avais posé la clef à un endroit où je ne la pose jamais (non-respect de la routine), et elle était tombé derrière un gros livre, ne les avait pas remise dans mon sac la veille (manque de préparation), et n'avait personne qui puisse venir en urgence garder mon appartement.

          Pour terminer là-dessus : j'ai retrouvé la clef en 5 minutes après être rentré de l'épreuve. Je pense donc que cette aventure relève en grande partie d'un acte manqué inconscient, qui témoignait de mon appréhension pour cette matière. Ou alors je suis un poissard fini.

          Dans les deux cas, profitez de mes erreurs, et ne les reproduisez pas !

          Alexandre
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          vendredi 4 septembre 2015

          Partez en week-end, pauvres fous!


          Je vous aguiche un peu avec une photo qui doit vous donner envie, mais c'est pour la bonne cause. On s'approche à très grandes enjambées de la fin de la période de révision et du début de la période d'examen. Là où beaucoup d'entre vous doivent avoir envie de sprinter encore plus fort sur la fin des révisions (cf. mon article sur les 15 derniers jours), je vais prendre un peu le contre-pied, et vous inviter au voyage ! Oh, pas un gros voyage, faut pas déconner non plus, mais quand même;

          Dans quel état êtes-vous?

          Vous avez, très certainement, travaillé énormément pendant ces 3 derniers mois, dans des conditions de stress et suspendus à une obligation de résultats qui doivent vous avoir compressés au plus haut point. Vous avez probablement dormi peu, et pas forcément profité de tous vos week-ends, voire d'aucun !

          Vous avez peut-être eu quelques moments de détente, mais avez vous vraiment décompressé? Vous êtes partis en week-ends avec vos fiches et manuels? Vous avez refusé un dernier verre parce que vous vouliez vous lever tôt pour réviser? Reporter un ciné parce que vous vouliez faire une note de synthèse? Alors vous ne vous êtes pas vraiment reposé, n'avez pas vraiment eu de moment de véritable détente.

          Bref, je ne pense pas que vous soyez, physiquement et mentalement, dans le meilleur état possible. Or, vous allez passer l'un de vos plus importants (pas difficile, important!) examens de votre carrière universitaire. Y aller en étant un débris physique et psychique n'aurait aucun sens. Un débris, même très instruit, est un débris, et a peu de chance de réussir quoi que ce soit de correct le jour des épreuves.

          Quel intérêt de partir ?

          Alors oui, vous pourriez vous faire un petit plateau télé dans votre appart, pépère devant une rediff de Tellement Vrai. Mais vous ne vous reposeriez pas vraiment. De façon générale, si vous êtes à moins de 20 km de votre chaise et de votre bureau de travail, cela ne compte pas comme du repos; vous y penseriez tout le temps.

          Quels sont les avantages de partir alors? J'en compte 3 :
          • se reposer vraiment : Si vous ne quittez pas le cocon, l'enclos dans lequel vous avez passé votre été à réviser, vous ne vous reposerez pas vraiment. Vous aurez le réflexe, pour beaucoup, de retourner jeter un œil sur vos fiches, de remettre de l'ordre dans votre code, de vous lever pas trop tard pour faire des petits choses. Mais faire ça, ce n'est pas se reposer réellement : il vous faut une coupure.
          • penser à autre chose : Probablement la partie la plus importante, vous vider l'esprit. Si vous restez pas loin de chez vous, avec vos codes et vos manuels sous les yeux (parce que sauf erreur, vous ne vivez pas dans un 250m², donc vos bouquins sont sur la table du salon, entre l'assiette du déjeuner et le cendrier. Or l'épuisement que vous devez probablement ressentir n'est pas seulement physique, mais aussi et surtout mental !
          • reprendre de l'énergie : Le seul moyen de reprendre de l'énergie mentale, de la motivation, c'est de couper un bon coup. Cela vous aidera aussi physiquement mine de rien, on fatigue beaucoup moins en faisant une ballade, même longue, en forêt ou sur la plage, qu'en passant 8h par jour penché sur une feuille.

          Oui, mais... c'est du temps perdu !

          Le lâcher-prise est une discipline extrêmement difficile, et pas que pour les étudiants qui préparent le barreau. Se détendre quand tout notre être et notre esprit nous hurle de se dépâcher et de travailler, c'est presque impossible. C'est donc normal que vous me traitiez de fou (ou de gros con, plus probablement), de vous conseillez de partir, alors que tout temps non passé le stabilo à la main est du temps perdu !

          Peu de temps perdu

          Un weed-end du samedi 9h au dimanche 21h = 36h

          Une heure par jour, pendant 3 mois, à chercher le bon stylo ou la bonne feuille pour faire ses fiches (et en fait juste chercher à gagner du temps avant de s'y mettre vraiment) = 100h, plus ou moins.

          Si vous vouliez vraiment maximiser votre utilisation du temps, vous vous seriez mis sous intraveineuse et sonde urinaire, pour gratter 20 minutes par jour.

          Ce que j'essaie de vous dire, un peu violemment peut-être, c'est qu'un petit week-end ne changera pas grand chose dans la masse de vos révisions, et que si cela vous permet, en rentrant de mieux vous concentrer sur vos derniers préparatifs, c'est du temps que vous récupérez largement par la suite, car vous travaillerez plus efficacement.

          Pas du temps perdu

          On ne perd pas du temps à se préparer, de façon générale. Pour reprendre ce que j'ai dit au-dessus, il serait suicidaire d'aller passer un examen si important sans être parfaitement prêt mentalement, et reposé physiquement.

          Il est certain que si vous partez, en étant persuadé et en vous répétant sans cesse dans votre tête que vous perdez du temps, vous n'allez pas vous reposer, et du coup ça sera effectivement du temps perdu.

          Mais je vous jure que si vous prenez le temps de vous ressourcer, sans penser à rien, de vous détendre, de profiter un peu, quand vous allez revenir lundi matin, vous allez être animé d'une énergie nouvelle. Et quand vous allez entrer dans la salle d'examen, la tête haute et le regard fier, vous serez en très bonne voie pour réussir brillamment vos examens.

          Quelle destination ?

          Là, vous avez l'embarras du choix. Je vous conseille de ne pas partir trop longtemps, un week-end type de 2 jours/1 nuit un peu sympa, donc pas trop loin, sinon vous allez bouffé votre week-end en trajet. Je vous propose quelques destinations, qui personnellement me plaisent, mais bien sûr ce ne sont que des suggestions. Elles sont, par biais personnel, calibrées pour les voyageurs de région parisienne. Cela dit, ça peut donner des idées à ceux qui partent d'une autre région.
          • Loire : A deux heures de Paris en voiture, avec de nombreux trains disponibles, vous pouvez vous choper un petit gîte tranquille, ou un peu mieux si vous avez les moyens. Vous pourrez visiter les châteaux de la Loire, si vous connaissez pas c'est sympa, et c'est pas trop long donc vous pouvez quand même vous reposer en ayant le sentiment de vous être cultivé. Si vous voulez pousser un peu plus à l'ouest, y a même moyen de trouver du très bon pinard !
          • Alsace - Lorraine : Plus ou moins la même chose qu'au dessus, des petits visites culturelles, des petits villages typiques, de la bouffe sympa et pas mal d'hébergements à pas cher à cette période. Vous pouvez même vous prendre un truc à Strasbourg, c'est direct en TGV et tout est faisable à pied dans la ville.
          • Normandie : Deux solutions, soit la côte (le 21ème arrondissement de Paris!), Deauville, Trouville, Dinart (très beau!), Saint Malo, ça reste du classique mais c'est tout à fait sympa. Profitez en pour manger du poisson et des fruits de mer, il paraît que c'est bon pour la mémoire (selon ma grand-mère). Vous pouvez également faire la Normandie plus "terrestre", dans le bocage, avec du fromage et des balades en forêt !
          • Le conseil du consultant en tourisme (oui, j'ai des consultants) : La Baie de Somme, le Touquet, tout ça. Un peu sauvage, vous y passerez un bon moment aussi !
          • Grandes villes européennes : En France, ou ailleurs ! Choisissez des villes où vous pourrez visiter un peu, mais où vous ne vous en voudrez pas de ne pas avoir tout vu : Bruxelles, Bruges, Lyon, Munich, Barcelone, Amsterdam, etc. Evitez Rome par exemple, qui demande plus de temps pour s'apprécier. Ce sera un peu plus cher, bien sûr, mais ce sera très agréable et très dépaysant !
          Reposez-vous un peu, vous l'avez mérité, et vous en avez besoin : un bon étudiant est un étudiant frais !

          Alexandre
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          jeudi 3 septembre 2015

          La vérité pour avoir le barreau : éliminer la concurrence


          Je vous ai écrit plein de beaux articles, sur les méthodes, les révisions, la préparation, tout ça. Mais on va pas se mentir non plus. Le Barreau, ça se présente comme un examen, mais on sait très bien que dans une certaine mesure c'est aussi un concours déguisé... Et qui dit concours, dit concurrence. Ce qui veut dire qu'il faut être meilleur que les autres.

          Il y a deux méthodes pour être meilleur que les autres : s'améliorer soi-même, ou abaisser les autres. Vous avez sûrement passées des nombreuses heures à essayer de vous améliorer, si possible grâce à certains de mes conseils. Mais réduire la concurrence est beaucoup plus rapide, plus simple et surtout plus agréable.

          Donc aujourd'hui, je vais vous donner deux trois trucs pour avoir le Barreau par KO. Avec des noms faciles à retenir pour que ça soit plus simple.

          Quelques jours avant

          Un étudiant bien préparé, c'est un étudiant qui se prépare tôt. Donc commencez dès que possible à gicler les autres participants. Pour cela, plusieurs méthodes, selon vos capacités.

          Détruire les neurones des concurrents (grâce à la bière!)

          Je dis bière dans le titre, mais tous les alcools peuvent être utilisés bien sûr.

          Le "Viens boire un petit coup à la maison!" (version honnête) : Ou au bar, d'ailleurs. L'idée est toute simple, contacter vos (pour l'instant), amis et camarades qui passeront les épreuves en même temps que vous, pour leur proposer un petit apéro. Petit apéro qui, grâce à votre joie communicative, et à quelques tournées générales bien placées, pourra se transformer en beuverie totale.

          L'alcool attaque à la fois le corps et l'esprit, si vous tenez mieux l'alcool que vos petits camarades, ce sera déjà un avantage concurrentiel certain ! ATTENTION : si parmi vos camarade, il se trouve un breton, un normand ou un mec du nord, ne tentez pas ce genre de choses à moins d'être vous aussi de ces régions, c'est un coup à ne pas s'en relever.

          Le "Viens boire un petit coup à la maison!" (version moins honnête) : La même chose que précédemment, mais pour vous assurer la victoire, vous ne prenez que des boissons sans alcool. Je trouve ça indécent, surtout parce que je ne fais pas confiance à des gens qui sont dans un bar sans commander une pinte. Par ailleurs, cela augmente vos chances d'être découvert, or si cela arrivait, vos camarade sont en droit de vous attacher au comptoir et de vous vider les fonds de bouteille dessus.

          Passer des fausses informations

          L'information est l'élément crucial pour gagner une guerre, disait Sun Zu, un chinois spécialiste du domaine. Récupérer des informations sur l'adversaire, et surtout diffuser de fausses informations auprès de l'adversaire pour le tromper. Quelques techniques d'application immédiate.

          "Dis donc, tu as vu que..." :
          ...la note de synthèse a lieu l'après-midi au lieu du matin?
          ...que le droit des obligations est à 9h30 au lieu de 9h?
          ...qu'ils ont reporté les épreuves?
          ...que les examens auront lieu en amphi 2 au lieu de l'amphi 1 (choix faible : envoyez les plutôt à l'autre bout de la région)

          En plus, si vous avez accès à un groupe Facebook d'entraide, vous pouvez éliminer 500 adversaires d'un coup ! La beauté d'internet !

          La fausse fuite : Les étudiants qui préparent le barreau sont en ce moment dans un état de nerfs absolument formidables, et seraient prêts à se jeter sur la première indication qui pourrait les aider à réussir. Profitez-en ! Alors oui, on peut se limiter à des bruits de couloirs "J'ai entendu dire que c'était une dissert en procédure cette année!", "Mon voisin travaille dans une imprimerie, et il a vu le numéro d'arrêt du commentaire", "Ma soeur couche avec le prof, il a parlé des cas pratiques en dormant".

          Mais vous pouvez aller plus loin ! Faites carrément des faux sujets, en reprenant les annales de votre IEJ local ! Une fuite sur Facebook fera bon effet, attention quand même aux risques d'annulation de l'épreuve si votre faux sujet était TROP bien fait.

          Déprimer les esprits faibles, écarter les esprits forts

          La psychologie est une arme puissante. L'Homme est Homme car il a su s'extirper des contingences de l'instinct et de la nécessité animal (et aussi grâce à l'invention de la pizza surgelée, témoignage vibrant de la société). Bref, l'Homme a le pouvoir de faire ce qu'il souhaite; le but ici est donc de faire en sorte que ce que les autres souhaitent, ce soit de se barrer. Pour être efficace, il faut savoir si vous êtes face à quelqu'un qui a un moral plutôt faible, ou si vous êtes face à une personne à fort ego.
          • Les déprimés potentiels :
            • Les reconnaître : ils ont une sale tête, des énormes cernes, ils disent réviser 22h par jour mais répètent aussi constamment "J'y arriverai jamais, il me reste tellement de trucs à faire, j'aurai mieux fait de pas le passer..."
            • Les écarter : Ayez l'air d'en faire dix fois plus qu'eux, et d'être dix fois plus inquiet. Cela leur mettra en tête que c'est vraiment foutu pour eux. Ensuite, ayez l'air d'être sur le point d'abandonner, et proposer leur de s'enfuir à l'autre bout du monde. La veille de l'examen, offrez leur un billet de train pour une ville moyenne où ils pourront refaire leur vie (parce que l'autre bout du monde ça coûte cher), genre Clermont-Ferrand (sauf si vous êtes à l'IEJ de Clermont-Ferrand, bien entendu). Et hop, un de moins !
          • Les fortes têtes :
            • Les reconnaître : ils sont ultra-motivés, probablement sous stéroïdes, et de loin on a du mal à savoir s'ils préparent le barreau où le Vietnam.
            • Les écarter : Profitez de leur énervement ! Lancez les dans un discours anarcho-révolutionnaire, contre le système des examens qui oppressent les étudiants prolétaires ! Dites lui que vous ne vous laisserez pas faire, et que vous ne passerez pas ces épreuves réductrices et manipulatrices ! Et pendant qu'il part libérer Cuba du joug oppresseur de l'empire occidental, récupérer sa place (et ses stéroïdes, on sait jamais).

          Quelques heures avant

          En fait, il s'agit plus ou moins des mêmes méthodes que précédemment, mais que vous adapterez pour marcher peu de temps avants le début des épreuves.

          Ainsi, invitez des amis à picoler LA VEILLE de l'examen est encore plus efficace (par contre du coup, ne buvez que de la grenadine). Et parler un peu avec le déprimé dans la nuit précédent l'épreuve peut le décourager de se lever le lendemain ! Enfin, un petit SMS le matin, "Je suis devant la fac, tout est fermée, c'est pas la peine de venir..." sera toujours efficace.

          Pendant l'épreuve

          Si les examens du barreau vous mettent en concurrence avec les autres, c'est bien au moment des épreuves, dans la salle d'examen que vous devez faire la différence ! Pas seulement en rendant une bonne copie, mais en vous assurant que les autres en rendent une mauvaise, ou n'en rendent pas du tout.

          Rentrer dans la tête des autres

          Il ne faut pas se déconcentrer pendant les épreuves. Déconcentrez donc les autres !

          Passer pour un fou : Aussi connu sous le nom "Mais qu'est ce qu'il fait???". Personnellement, lors que j'ai passé les épreuves, je m'asseyais à ma place, regardais à droit et à gauche mes concurrents, et je posais un magnifique stylo rose avec une petit ourson au bout d'un Kawaï absolument ridicule. Quelque chose comme ça (le stylo, pas le gros ourson!) :


          Je peux vous dire que dans leur regard, je lisais l'incompréhension totale. Une lueur qui disait "Mais, il va pas sérieusement utiliser un stylo comme ça?", un moment de doute qui les tenaillait pendant une bonne partie de l'épreuve. Je les voyais tourner la tête vers moi régulièrement, surtout quand je commençais à caresser le petit ourson en le regardant avec amour, et je sais qu'ils n'ont pas pu sereinement aller au bout de leur copie!

          N'hésitez pas à faire n'importe quoi autour de l'épreuve : arriver en chemise à fleurs, shorts et tongs ne changera absolument rien à VOTRE copie, par contre je peux vous en dire que ça va en perturber un paquet dans la salle.

          Les bruits de bouche : Interdiction de parler, bien sûr ! Mais ramener de la nourriture est toléré dans les salles d'examens. Alors, emmenez ! Mais pas un paquet de madeleines ou une bananes : prenez des trucs qui font un max de bruit : chips, popcorns, graines de tournesol, tout ce que vous pouvez manger la bouche grande ouverte et qui fera beaucoup de bruits !

          Je déconseille par contre de ramener des trucs qui puent, qui pourrait aussi vous atteindre, même si j'imagine que dans les IEJ de Normandie ou de Franche-Comté, on doit pouvoir assez facilement se fournir en fromages suffisamment agressifs pour vider un amphi.

          Faire respecter les règles

          Rien de nouveau pour le barreau : en examen, interdit aux codes annotés, et aux téléphones. Et vous devez être l'incarnation de l'honnêteté en respectant ces règles; vous pouvez par contre mettre vos concurrent dans des situations difficiles.

          Le "Qu'est ce que c'est que ce code?" : Installez vous rapidement à votre place. Avant le début de l'épreuve, demandez à votre voisin de table si vous pouvez jeter un œil à son code. Une fois que vous l'avez entre vos mains, mettez-y quelques annotations manuscrites sous les articles majeurs (1134, 1382, etc.). Ou MIEUX : glissez-y des fiches de cours (vous n'en aurez plus besoin de toute manière) ! Il n'y a rien de plus drôle que de voir un étudiant, probablement parfaitement honnête, se débattre pour essayer de camoufler une fiche qu'il a découvert dans son code ! Et de pouvoir l'entendre sortir l'une des meilleures explications que l'on entende en correctionnel "Je vous jure monsieur, c'est pas à moi, c'est quelqu'un qui l'a mis là mais c'est pas moi !". Aha, good times.

          L'appel à un ami : Il faudra un peu d'investissement, mais avec quelques euros cette méthode est infaillible. Achetez un petit téléphone portable, avec une carte prépayée, et avant le début de l'épreuve, glissez le près d'un candidat. Ensuite, à l'aide d'un complice à l'extérieur du bâtiment, faites appeler le numéro. Même chose qu'au-dessus, le pauvre étudiant pris en flagrant délit à l'insu de son plein gré est un spectacle rare et précieux.

          En attendant les résultats

          Les examens du barreau se jouent sur une longue période, dont les examens ne sont que la partie la plus visible. Une fois sortis des salles d'épreuves, il y a encore du travail à faire pour vous assurer d'être le seul à sortir vainqueur. Notamment en faisant abandonner les gens qui ont passé les épreuves avant même d'avoir les résultats.

          Le retour de la déprime : S'il y a des déprimés que vous n'avez pas su décourager avant les épreuves (je ne vous en veux pas, c'est un talent qu'il faut avoir), vous avez une deuxième chance en attendant les résultats. Normalement, ces gens-là doivent être de façon permanente en train de trembler d'anxiété des pieds à la tête (au grand plaisir de leurs copines j'imagine).

          Profitez-en : encore une fois, ayez l'air (mais seulement l'air), d'être mille fois plus déprimé qu'eux, et parlez leur sans arrêt de l'examen, en leur évoquant plein de notions très compliquées qu'ils ne connaissent pas (vous pouvez en inventer, pour ne pas avoir à les expliquer; néanmoins le droit est assez riche pour que des concepts tels que "l'interversion de titres" soient réels et pourtant absolument inconnus du commun des mortels).

          La fausse annonce (2) : Encore une fois : information et désinformation. Un petit mot pour annoncer des choses sympas "Les résultats sont en avance : tu l'as pas...". Misez aussi sur les fuites, ou les fausses listes d'admissibles (avec uniquement des noms qui ne correspondent à personne), vous pourrez ensuite la diffuser par Facebook pour un effet de masse.

          Le jour des résultats

          Ce n'est pas parce que les résultats sont proclamés que vous ne pouvez pas encore influencer votre réussite, et surtout celle des autres.

          La fausse annonce (3) : Cf. supra : sms, fausse liste, facebook, etc. Vous avez compris le truc non? Petit truc amusant si vos concurrent sont un peu con, annoncez haut et clair que les écrits sont notés sur 140 (au lieu de 120), ça fait toujours son petit effet.

          Avec tout ça, vous avez de bonnes chances d'arriver seul aux oraux, et de vous assurer une réussite fracassante ! Bien sûr il faudra briser quelques règles, de morales, de société, et aussi des règlement des examens, voire plus... Mais si vous voulez vraiment devenir avocat, il faut en passer par là ! Alors, on se motive, on ment, on triche, on truque et on gagne !

          Alexandre

          PS : Au cas où il serait besoin de le préciser, cet article a pour objectif de faire (un peu) rire et de vous détendre, rien de ce qui n'y est indiqué ne doit être pris au sérieux, et surtout aucun de ces "conseils" ne doit être réalisé! Il y a de place pour tout le monde, et vous devez être suffisamment tendus pour ne pas avoir à vous encombrer la tête de stratagèmes ou de stratégies aussi farfelues. Oui, farfelues.
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          mardi 1 septembre 2015

          15 jours avant impact : 4 conseils pour ne pas exploser


          Alors, ne paniquez pas, mais il reste 15 jours avant le début des épreuves pour ceux qui commencent le plus tôt. Suivant votre état et la manière dont vous avez passé les 3 derniers mois, vous pensez soit "Que 15 jours?" ou "Encore 15 jours?". Pour beaucoup, vous êtes dans un moment pas terrible, de fatigue, de stress, de doute même. Voici quelques conseils pour vous aider à aborder (le plus) sereinement (possible) les 2 prochaines semaines.

          Ne pas céder au stress

          J'y reviens, encore et toujours, mais parce qu'à force de voir des amis (et même des autres) trembler littéralement à chaque évocation des épreuves de l'examen d'entrée au CRFPA, je sais que ça peut être le pire fléau pour un étudiant.

          Je l'ai déjà dit aussi, mais je le redis, le stress est terrible en ce qu'il ne se combat pas, en tout cas pas directement. On élimine le stress par la détente, le laisser-aller, et l'analyse précise de la situation. Le stress vient souvent de l'inconnu, sur le contenu des épreuves, sur ses capacités, etc. Il vaut mieux connaître parfaitement une situation catastrophique, plutôt que de n'avoir que peu d'informations sur une situation qui n'est pas si mal que ça au final !

          L'image de la bombe que j'ai mis au-dessus, en dehors de mettre ce blog sur un paquet liste surveillé à mon avis, est aussi une bonne métaphore. Imaginez que cette bombe représente les examens, vous devez la désamorcer.

          Certes, il est POSSIBLE que vous ne sachiez pas suffisamment de chose pour le faire correctement. Mais il est surtout ABSOLUMENT CERTAIN que si vous ne faites que la secouer, la jeter par terre, et sauter dessus à pieds joints, ça ne va pas marcher du tout du tout.

          15 jours avant, c'est le bon moment pour faire un petit bilan de vos révisions. Vous verrez que vous avez couvert énormément de choses, et ça vous aidera à vous calmer et à vous déstresser. Rassurez-vous aussi à plusieurs, restez en contact avec des gens de l'extérieur qui vous calme, ne vous enfermez pas dans votre appart ou votre chambre à broyer de l'énervement pendant les 15 prochains jours, ce serait catastrophique.

          Ne pas se cramer en sprintant

          S'il arrivait qu'en jetant un œil à vos révisions, vous vous rendiez compte qu'il vous en manque, évidemment ça ne va pas forcément arranger votre stress. Vous aurez aussi probablement envie d'en faire le maximum avant le début des épreuves.

          Il est aussi tout à fait possible que vous soyez largement à jour dans vos révisions, mais que par inquiétude, vous souhaitiez redoubler d'effort dans les derniers mètres. Pourtant ce n'est pas du tout une bonne idée.

          Prenez exemple plutôt sur les sportifs qui font de la course à pied (ou de la marche) longue voire très longue distance. Peu importe leur position ou leur temps, vous ne les verrez jamais sprinter à la fin d'un parcours. Pourquoi? Parce qu'ils savent que l'essentiel de leur travail a été fait bien avant. 

          Et c'est la même chose pour le barreau, qui relève bien plus du marathon que du sprint ! Ce n'est pas en vous déglinguant sur les derniers jours que vous rattraperez ce que vous n'avez pas fait

          Pourtant, vous pouvez avoir besoin de mettre à profit ces deux dernières semaines pour rattraper quelques révisions que vous n'avez pas encore fini, ou compléter votre mise à jour sur une matière. C'est là un arbitrage un peu compliqué à faire, parce que vous ne pouvez vous mettre à 200% quelques jours avant d'enchaîner 3 journées d'épreuves intenses. Mais vous ne pouvez pas non plus levez les bras et dire "C'est mort, je n'y arriverai jamais !", en jetant à la poubelle tout ce que vous avez fait jusqu'ici.

          Se donner un programme allégé, mais réel

          Cela est valable pour ceux qui ont besoin d'encore un peu de révisions (une minorité en fait), et ceux qui ont presque fini, notamment pour ceux qui viennent de terminer les cours des prépas d'été.

          Vous ne pouvez pas faire les deux dernières semaines en roue libre totale. Ce serait contre-productif pour plusieurs raisons. Premièrement on ne passe pas d'un été encadré par des révisions et des programmes à un vide total. Dans ce cas-là, vous n'allez pas décompresser et vous détendre, mais vous relâcher totalement et passer, mentalement même inconsciemment, à autre chose. Ensuite, lorsque l'on maîtrise son temps, son tempo, on est plus calme, plus concentré, bref, mieux préparé.

          Je vous conseille donc, encore une fois, de vous faire un programme pour les jours à venir, et si vous en aviez déjà un depuis longtemps, peut-être y jeter un œil et l'adapter au besoin.

          Le but est d'avoir un vrai programme, avec du contenu, un peu des révisions, quelques exercices, quelques articles de doctrine, etc. Mais pas aussi intense que vos 3 derniers mois; vous partez de moins loin, vous avez besoin de moins de plages horaires. Enfin, il faut vous préservez, car les épreuves en elle-même vont vous prendre de l'énergie, bien plus que lors de vos journées de révisions.

          Soigner sa forme physique

          Je ne suis pas un coach santé, mais je sais d'expérience que les épreuves ne se jouent pas uniquement dans la tête. Les écrits vont représenter 13h d'épreuves réparties sur 3 jours, avec pour beaucoup des réveils très matinaux. Si vous n'êtes pas en bonne condition physique, cela va vous pénaliser. Pourtant il y a des petites choses sur lesquelles faire attention pour arriver en forme !

          Manger

          "Il faut tâcher de privilégier le nutritionnel, sans négliger le réconfort. Bon repas rime souvent avec bonne humeur.
          - S'rait pas un peu con lui?" 

          Kaamelott Livre VI, Episode 2, Centurio

          On attaque un sujet sensible, parce que s'il y a une chose qu'il ne faut pas toucher chez un étudiant en pleines révisions, c'est son plat de pâtes quotidien.

          Ce que je peux simplement vous conseillez, c'est de vous nourrir le mieux possible, tout en vous faisant plaisir au possible. Ce n'est pas anodin, on a au fond de nous des instincts primaires qui mettent la recherche de nourriture au centre de nos préoccupations. Et la nourriture peut avoir un effet extrêmement puissant sur la psychologie.

          Vous pourriez être tentés, pour gagner du temps, de vous contenter de nouilles instantanées, très pauvres niveau nutritionnel et globalement décevantes au goût. Mais honnêtement, est ce que cela vaut le coup pour gagner péniblement 1h par jour?

          Faites-vous des trucs bons, faites-vous des trucs qui vous font plaisir, en variant si possible, et en mettant des trucs un peu équilibré (les machins verts et rouges qu'il faut peser avant d'acheter).

          Boire

          De l'eau, en majorité.

          En fait je veux surtout vous déconseiller, si besoin en était, de sortir boire une douzaine de bière si peu de temps avant les épreuves. Alors soyons bien clairs, je n'ai aucun problème avec les raids sur les bars, et je ne suis pas le dernier à poser mon coude sur un comptoir.

          Seulement voilà, une murge a de nombreux inconvénients. Certes, ça permet de se détendre un bon coup. Mais ça tape quand même dur sur la tête. Une gueule de bois, c'est une journée (voire deux pour certains) de perdue. En soi, ça n'est pas si grave que ça, si vous êtes à jour. Mais vous risquez de vous en vouloir beaucoup. En plus, l'alcool a une forte tendance à attaquer des choses qui peuvent vous servir : système digestif, neurones, tout ça.

          Sans compter que s'il arrivait que vous vous réveilliez pas seul dans votre lit, la dernière chose que vous avez besoin de gérer en plus de vos épreuves, c'est un problème de relation (ou d'absence de relation).

          Dormir

          8h par nuit. C'est le genre de chose que tout le monde sait mais que personne ne pratique, surtout avant un aussi gros examen. Pourtant, des caisses et des caisses d'études médicales ont démontré que le sommeil était capital, notamment pour la capacité à mémoriser et réfléchir. C'est d'ailleurs plus ou moins la seule chose que l'on connaît sur le sommeil.

          Pourtant, c'est la première chose que les étudiants font sauter en cas de besoin, selon la règle de "Les médecins viennent de Mars, les avocats viennent de Vénus". Cette règle que je viens d'inventer, est celle par laquelle les étudiants vont avoir tendance à se dire que "Non mais j'ai besoin que de 5/6 heures par nuit, j'ai l'habitude". C'est faux, vous êtes humains, vous avez besoin de 8h de sommeil.

          Alors, c'est vrai qu'il y a quelques rares exceptions dans l'Histoire, de personnes qui n'avaient pas besoin de dormir des masses. Mais c'est quelque chose d'extrêmement rare, et à mon avis dans 80% des cas, de totalement exagéré. Oui, il est possible que Napoléon ne dormait pas beaucoup. Mais si vous étiez sur un champ de bataille, à quelques centaines de mètre de 90 000 soldats russes et autrichiens, là d'accord, je vous autoriserai aussi à faire des heures supp'.

          Et même à Austerlitz, la première chose que Napoléon fit après avoir bataille gagnée, fut de s'allonger et dormir.

          Et c'est tout

          Je pense pouvoir dire sans me tromper, qu'un paquet d'entre vous prend en ce moment des compléments divers pour "tenir le coup". 

          Quelques vitamines, de la levure de bière, des huiles essentielles, homéopathie, okay très bien. Cela ne peut pas faire de mal, même si ça ne fait probablement pas grand-chose. Mais ça peut toujours servir, au moins si ça vous conforte.

          Guronsan, pilules de caféines, Red Bull, etc. Pourquoi pas? Bon, je trouve que c'est un peu violent quand même, surtout quand c'est pour essayer de tenir plusieurs semaines avec des nuits de 5 heures (voir plus haut). Le barreau c'est dur, mais comparé à vos débuts d'avocat, et à beaucoup d'autres choses, c'est light, donc ne commencez pas à vous gaver de ça avant d'en avoir vraiment besoin (si jamais vous pouviez un jour en avoir vraiment besoin).

          Poudre du dragon, élixir du tigre, bois bandé, et tous les trucs exotiques que vous pourriez trouver en ligne : bof bof. C'est sûr que ça n'a absolument aucun effet, et vous ne savez pas trop ce qu'il y a dedans. Un des gros avantages du capitalisme est que si ces choses marchaient, ou en tout cas était un tout petit peu crédible même comme placebo, on en vendrait dans des jolies boites en pharmacie pour gonfler les chiffres d'affaires des labos.

          Tout ce qu'il y a de plus forts que ça, et je suis sûr qu'il doit y avoir quelques malheureux étudiants qui ne tournent pas à l'eau claire, je vous le déconseille mille fois. La liste est longue des médicaments (des vrais) qui peuvent booster la concentration, ou réduire le stress. Ce sont les mecs qui sont dans la liste, soit des produits dangereux quand on n'est pas malade, ou dans la liste des carrément addictifs. Et ils sont tous dans la liste des choses que seul un médecin peut vous prescrire (ou dans la liste des choses interdites). Il n'y a absolument aucune raison pour lesquels vous en auriez besoin. Le barreau c'est bien, mais ça ne vaut pas d'arriver jusque-là.


          Voilà, voilà ! Vous y êtes presque ! Plus que quelques jours de préparation, quelques jours d'épreuves, et vous y serez, ça devient excitant non?

          Alexandre
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