Vous n’avez pas eu le
barreau. Cette phrase, lourde de sens, a dû résonner à vos oreilles sous
différentes formes ces derniers temps. Pour avoir moi-même connu cette
situation, et pour connaitre des amis très proches s’y trouvant, je comprends
votre ressenti.
Mais le temps des
lamentations est terminé. Votre échec au barreau a eu lieu en 2015, nous sommes
désormais en 2016 et une toute nouvelle année s’offre à vous ! En 2016,
vous aurez le barreau ! Cependant, il y a des préliminaires à cela.
Il faut avant tout
rappeler que seul un faible pourcentage d’étudiants réussit l’examen du premier
coup. La plupart des avocats que j’ai côtoyés à l’occasion de stages ont eux-mêmes du s’y
reprendre à deux fois, au moins, avant d’obtenir le précieux sésame. Vous
n’êtes donc pas des moins que rien, vous êtes seulement dans la moyenne.
L’entrée aux différentes écoles d’avocats étant le résultat d’un examen, vous
êtes donc parfaitement dans les clous !
Concernant ceux qui
retentent l’examen pour une troisième fois, je vais être honnête, vous êtes
moins dans les clous. Cependant, le nombre d’étudiants ayant raté trois fois
l’examen doit se compter sur les doigts d’une main (3 décédés, 1 ermite et 1
moine), ce qui signifie que cette année est la bonne pour vous !
D’autant plus que la
réforme de l’examen d’entrée au CRFPA semble s’accélérer et pourrait entrer en
vigueur pour la session 2017. La difficulté pourrait s’avérer moindre, ce dont
je doute, mais vous perdrez l’expérience accumulée lors de vos précédents passages.
Ceci étant dit, vous
devez mettre les ingrédients (pour reprendre l’expression consacrée dans les milieux sportifs) pour faire en
sorte que cette fois-ci soit la bonne. Le meilleur conseil que je puisse vous donner, et que j’ai déjà évoqué, est
d’aborder votre nouvelle tentative avec sérieux et humilité. Certes vous avez
déjà passé une, ou deux, fois cet examen, mais cela ne vous assure pas un
succès automatique.
Point très important : pour ceux ayant échoué entre 55 et 59/120
aux écrits, ne vous dites pas que votre seule expérience de l’année précédente
suffira à vous donner ces quelques points supplémentaires qu’il vous fallait
pour passer. Quand bien même cela serait suffisant, vous devez viser une
moyenne de 12/20 aux écrits pour votre deuxième passage, et a fortiori pour
votre troisième. Comme nous le verrons dans le courant de l’année, les oraux
sont des épreuves très aléatoires du fait de la diversité des sujets et des examinateurs.
Et il est hors de question de rater l’examen aux oraux ! De ce fait, il
est important de préparer au mieux les oraux en réussissant haut la main les
écrits.
Encore une fois, l’examen
d’entrée au CRFPA est difficile. Pas seulement sur le plan stricto sensu des
épreuves, mais aussi au niveau psychologique et physique. Alors oubliez toutes
les remarques du genre « de toute façon tout le monde l’a ! »,
« moi j’ai connu un mec qui avait 6 toute l’année, a pas fait de prépa,
était manchot et tétraplégique, bah il l’a eu avec 15 de moyenne, donc
tranquille ! » qu’ont pu vous faire vos aînés, vos amis médecins et
en prépa, ou encore votre famille. Si vous n’êtes pas vous-mêmes convaincus de
la difficulté de la tâche que vous avez à accomplir cela s’en ressentira sur
vos révisions et au final sur vos résultats.
Attention toutefois à ne
pas tomber dans la « victimisation »… Certes l’examen est dur, mais
rien n’est pire pour la motivation que de se dire « de toute façon c’est
trop dur… ». L’avantage de l’examen du barreau est qu’il n’est pas, à
proprement parler, un concours. A partir du moment où vous rendez un (très) bon
travail, les correcteurs ne pourront pas, du moins pas dans toutes les
matières, vous descendre. On ne parle pas de l’entrée à une seule école
nationale, limitée à 100 places. En clair, toute personne se présentant à
l’examen du barreau peut réussir, avec la bonne préparation, dans les bonnes
conditions et en s’investissant.
Je vous encourage donc,
dès à présent, à essayer d’adopter cet état d’esprit et à accepter d’emblée que
vous n’allez pas passer, comme on l’entend souvent, un « été de merde »
mais une « année de merde ». Cependant il ne faut pas forcément voir ça
comme une chose négative. En effet, le fait d’avoir trimé pour réussir l’examen
provoque une grande fierté au moment des résultats, et si le taux de réussite
était de 90%, avoir le barreau ne signifierait pas grand-chose.
Alors motivez-vous bien
parce que les prochains articles porteront sur quand et comment se mettre au
travail et risquent d’en prendre certains de court !
Alexandre
Bonsoir ! J'ai lu tous vos billets, notamment bien sûr ceux concernant les échecs à l'examen. Je viens d'échouer pour la 2e fois à l'examen et je suis très déprimé. Je l'avais raté la première fois à 9,3 de moyenne, et la deuxième fois, énorme surprise, je me suis apparemment planté à une matière que je pensais maîtriser (ayant obtenu une très bonne note l'an passé, et de bonnes notes toute l'année) : la note de synthèse, une très mauvaise note qui m'a véritablement plombée ma moyenne à 8. J'ai été très choqué, et je suis désormais vraiment désemparé. Notamment au vu de l'examen qui est désormais changé. Auriez vous s'il vous plaît un conseil ? Un encouragement ? Quelque chose ? Je suis preneur. Et je vous remercie d'avoir lu ce commentaire :D
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