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dimanche 31 janvier 2016

Quand se mettre au travail ?


Quand se mettre au travail ? (avec la petite photo artistique/inspirante qui va bien). Cette question revient régulièrement lorsqu’on entame son année de préparation pour le barreau. Je l’ai moi-même posée lors de mon premier passage. La réponse qu’on entend souvent que qu’il suffit de bien s’y mettre l’été et ça suffit. Avec le recul, je pense que c’est à la fois une bonne et une mauvaise réponse.

C’est une bonne réponse dans le sens où le volume horaire d’un travail soutenu l’été peut être suffisant. Cependant c’est également une mauvaise réponse car cette façon de procéder concentre la charge de travail sur 2 mois au lieu de l’étaler sur 7 par exemple (pour quelqu’un commençant en février).

Faisons un calcul rapide :

- Pour une personne travaillant 10 heures par jour pendant 2 mois l’été, on obtient un total d’environ 600 heures sur la période donnée ;

- Pour une personne travaillant 8 heures par jour pendant 2 mois l’été (= 480 heures) ET 6 heures par semaine pendant 5 mois entre février et juin (= 120 heures), on obtient un total d’environ 600 heures sur la période donnée.

Dans les deux cas, la personne aura travaillé le même nombre d’heures. Mais, à la différence de celle qui aura concentré son travail dans l’été, la personne qui l’aura étalé :

- Pourra revenir l’été sur des choses qu’elle a vu dans le courant de l’année, et ainsi apprendre en profondeur. Pour celles et ceux qui se souviennent du premier article de cette nouvelle saison, j’avais évoqué les évolutions des attentes des examinateurs. En effet, l’accent est mis sur la vérification de votre maitrise des fondamentaux. Or les fondamentaux, ça se travaille. Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez apprendre par cœur l’été et le recracher lors de l’examen. De plus, je vous conseille vivement de bien maitriser ces fondamentaux car vous n’aurez plus le temps de revenir dessus plus tard. Et honnêtement, un avocat qui ne maitrise pas son droit des obligations, ça fait tâche… ;

- Sera plus productive. En effet, à moins d’avoir recours à des substances illicites (ce que nous déconseillons très fortement : cf. description du blog), les 2 dernières heures de votre journée ne seront pas très productives après avoir eu toute une journée de travail ;

- Aura du temps en fin de journée pour faire d’autres activités (sport, détente, verre, etc.). Ce temps de la journée est très important car il permet de souffler et de se motiver à être efficace dans son travail la journée en sachant qu’une « récompense » l’attend à la fin (histoire de ne pas se dire en se levant le matin que le seul « bon » moment de la journée est le moment où on retourne se coucher…).

C'est pourquoi je vous conseille fortement de commencer vos révisions au plus tôt.

Par ailleurs, si, comme l’article précédent le conseillait, vous avez déjà pris conscience que votre année sera « pourrie » par les révisions du barreau, 6 heures de travail par semaine ne seront pas insurmontables. Soyons clairs, ce chiffre 6 n’est pas gravé dans le marbre, il est, bien entendu, indicatif. L’idée est que vous travailliez régulièrement pendant le courant de l’année universitaire afin de ne pas découvrir le programme, pour ceux qui tentent l’examen pour la première fois, ou de ne pas laisser s’estomper vos connaissances engrangées l’année dernière, pour ceux qui retentent l’examen.

Cependant, l’idée étant d’essayer de faire un tour des trois matières (obligations, procédure et spécialité) entre février et juin, je vous laisse le soin de définir personnellement le nombre d’heures nécessaires pour d’atteindre ce but.

Malheureusement nos études de droit ne nous ont pas habituées à travailler en profondeur. Le système français est tel que seul le « bachotage » permet, faute de temps, de réviser les examens. De nombreux étudiants sont persuadés que ce rythme, désormais bien maîtrisé, leur suffira à avoir le barreau. Alors oui certains y arriveront. D’autres arrivent même à avoir le barreau en ne travaillant que l’été avec parcimonie. Effectivement c’est possible. Mais pourquoi miser sur 40% - 50%[1] de réussite en ne commençant qu’en été alors qu’on peut approcher des taux de 60% - 70%[2] en se mettant plus tôt au travail ? Pourquoi risquer un autre passage, avec tous les désagréments, connus de certains, que cela entraîne ? Que vous vous mettiez au travail en été ou 4-5 mois plus tôt, vous allez quand même passer une sale année. Autant qu’elle soit mise à profit une bonne fois pour toutes !

C’est bien beau de dire qu’il faut se mettre au travail, encore faut-il savoir par quel bout commencer. C’est pourquoi le prochain thème abordé sera « comment se mettre au travail ? ». L’idée est d’établir un calendrier de révisions jusqu’au mois de juin et une proposition de méthodologie de travail pour la semaine, qui tentera d'être adaptée à un maximum de situations étudiantes possibles (M1, M2, stage, etc.).

Cette fois on y est, vos révisions pour le barreau commencent la semaine prochaine !

Alexandre 





[1] Ces nombres ne sont pas officiels et reflètent seulement la conviction de l’auteur.
[2] Ces nombres ne sont pas officiels et reflètent seulement la conviction de l’auteur.
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dimanche 24 janvier 2016

Comment aborder sa deuxième (ou troisième) tentative ?


Vous n’avez pas eu le barreau. Cette phrase, lourde de sens, a dû résonner à vos oreilles sous différentes formes ces derniers temps. Pour avoir moi-même connu cette situation, et pour connaitre des amis très proches s’y trouvant, je comprends votre ressenti.

Mais le temps des lamentations est terminé. Votre échec au barreau a eu lieu en 2015, nous sommes désormais en 2016 et une toute nouvelle année s’offre à vous ! En 2016, vous aurez le barreau ! Cependant, il y a des préliminaires à cela.

Il faut avant tout rappeler que seul un faible pourcentage d’étudiants réussit l’examen du premier coup. La plupart des avocats que j’ai côtoyés à l’occasion de stages ont eux-mêmes du s’y reprendre à deux fois, au moins, avant d’obtenir le précieux sésame. Vous n’êtes donc pas des moins que rien, vous êtes seulement dans la moyenne. L’entrée aux différentes écoles d’avocats étant le résultat d’un examen, vous êtes donc parfaitement dans les clous !

Concernant ceux qui retentent l’examen pour une troisième fois, je vais être honnête, vous êtes moins dans les clous. Cependant, le nombre d’étudiants ayant raté trois fois l’examen doit se compter sur les doigts d’une main (3 décédés, 1 ermite et 1 moine), ce qui signifie que cette année est la bonne pour vous !

D’autant plus que la réforme de l’examen d’entrée au CRFPA semble s’accélérer et pourrait entrer en vigueur pour la session 2017. La difficulté pourrait s’avérer moindre, ce dont je doute, mais vous perdrez l’expérience accumulée lors de vos précédents passages.

Ceci étant dit, vous devez mettre les ingrédients (pour reprendre l’expression consacrée dans les milieux sportifs) pour faire en sorte que cette fois-ci soit la bonne. Le meilleur conseil que je puisse vous donner, et que j’ai déjà évoqué, est d’aborder votre nouvelle tentative avec sérieux et humilité. Certes vous avez déjà passé une, ou deux, fois cet examen, mais cela ne vous assure pas un succès automatique. 

Point très important : pour ceux ayant échoué entre 55 et 59/120 aux écrits, ne vous dites pas que votre seule expérience de l’année précédente suffira à vous donner ces quelques points supplémentaires qu’il vous fallait pour passer. Quand bien même cela serait suffisant, vous devez viser une moyenne de 12/20 aux écrits pour votre deuxième passage, et a fortiori pour votre troisième. Comme nous le verrons dans le courant de l’année, les oraux sont des épreuves très aléatoires du fait de la diversité des sujets et des examinateurs. Et il est hors de question de rater l’examen aux oraux ! De ce fait, il est important de préparer au mieux les oraux en réussissant haut la main les écrits.

Encore une fois, l’examen d’entrée au CRFPA est difficile. Pas seulement sur le plan stricto sensu des épreuves, mais aussi au niveau psychologique et physique. Alors oubliez toutes les remarques du genre « de toute façon tout le monde l’a ! », « moi j’ai connu un mec qui avait 6 toute l’année, a pas fait de prépa, était manchot et tétraplégique, bah il l’a eu avec 15 de moyenne, donc tranquille ! » qu’ont pu vous faire vos aînés, vos amis médecins et en prépa, ou encore votre famille. Si vous n’êtes pas vous-mêmes convaincus de la difficulté de la tâche que vous avez à accomplir cela s’en ressentira sur vos révisions et au final sur vos résultats.

Attention toutefois à ne pas tomber dans la « victimisation »… Certes l’examen est dur, mais rien n’est pire pour la motivation que de se dire « de toute façon c’est trop dur… ». L’avantage de l’examen du barreau est qu’il n’est pas, à proprement parler, un concours. A partir du moment où vous rendez un (très) bon travail, les correcteurs ne pourront pas, du moins pas dans toutes les matières, vous descendre. On ne parle pas de l’entrée à une seule école nationale, limitée à 100 places. En clair, toute personne se présentant à l’examen du barreau peut réussir, avec la bonne préparation, dans les bonnes conditions et en s’investissant.

Je vous encourage donc, dès à présent, à essayer d’adopter cet état d’esprit et à accepter d’emblée que vous n’allez pas passer, comme on l’entend souvent, un « été de merde » mais une « année de merde ». Cependant il ne faut pas forcément voir ça comme une chose négative. En effet, le fait d’avoir trimé pour réussir l’examen provoque une grande fierté au moment des résultats, et si le taux de réussite était de 90%, avoir le barreau ne signifierait pas grand-chose.

Alors motivez-vous bien parce que les prochains articles porteront sur quand et comment se mettre au travail et risquent d’en prendre certains de court !

Alexandre

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lundi 18 janvier 2016

Saison 2, épisode 1 : présentation des nouveaux auteurs


Bonjour à tous !

Ainsi qu’Alexandre vous l’a annoncé récemment, « Avoir le barreau » évolue et sera désormais animé par deux nouveaux auteurs, dont je fais partie.

Toute d’abord, ma chère future consœur, Juliette, et moi-même souhaiterions vous présenter nos meilleurs vœux (bien que tardifs) de réussite en cette nouvelle année. 

Nous allons à présent nous présenter rapidement afin de vous exposer en quoi notre expérience, différente de celle du créateur de ce blog, peut vous être utile.

Le premier élément qu’il vous faut savoir est que nous avons tous les deux eu le privilège d’assister à la rentrée solennelle de l’EFB qui s’est tenue le mardi 5 janvier au Carrousel du Louvre, synonyme de succès à l’examen du barreau.



Cette réussite n’a pourtant pas été simple car il nous a fallu deux essais, comme la plupart des étudiants. C’est principalement cette expérience que nous nous efforcerons de partager, la deuxième tentative étant radicalement différente de la première. Cela ne signifie pas pour autant que ce blog se désintéressera de ceux qui passent l’examen du barreau pour la première fois. Bien au contraire ! Ces deux années nous ont permis d’identifier les erreurs commises lors de notre premier passage, erreurs que vous pourrez dès lors ne pas commettre grâce à une lecture assidue de ce blog.

Par ailleurs, nous avons tous deux effectué une prépa, la première comme la deuxième année. Un des prochains articles portera d’ailleurs plus spécifiquement sur les différentes prépas. Cela nous permettra d'aider celles et ceux qui sont en prépa à adapter leur travail aux exigences requises, mais également de donner des conseils aux autres sur le rythme à adopter.

Nous souhaitons dès à présent attirer votre attention sur une nouvelle orientation que semble prendre l’examen d’entrée au CRFPA, au niveau national et encore plus au niveau parisien. Cet examen qui, jadis, était réputé pour être un examen d’actualité devient progressivement un examen de fondamentaux. Bien sûr, vous remarquerez que la plupart des sujets font référence à des arrêts récents, que ce soit en commentaire d’arrêt ou en cas pratique. Cependant, il vous sera demandé de raisonner sur ces arrêts ou ces faits au regard des fondamentaux du droit. Cette thématique sera abordée dans quelque temps, toutefois nous voudrions que tout le monde ait déjà à l’esprit qu’il est bien plus important de maîtriser et comprendre les fondamentaux que de connaitre les actualités.

Avant d'entrer dans le vif du sujet à l’occasion des prochains articles, il est primordial de réaliser dès maintenant l’ampleur de la tâche qu’il vous reste à accomplir dans le but de mettre un terme, en beauté, à vos études universitaires. Une grande partie de cet examen se joue au mental. Par conséquent, que ce soit votre première, deuxième ou troisième fois, vous devez aborder cette épreuve et sa préparation avec humilité et détermination. La seule lecture de ce blog vous donne un avantage, que nous continuerons d'exploiter dans les mois à venir : vous êtes concernés par votre réussite.

En ce sens, n'hésitez pas à nous donner vos impressions sur les différents articles, mais aussi à nous demander d'aborder certains thèmes en particulier. De même, si vous avez des questions précises, posez-les et nous y répondrons, soit directement, soit en faisant des points hebdomadaires les regroupant.

A très bientôt avec un nouvel article pour les "anciens" : Comment aborder sa deuxième (ou troisième) tentative ?

Alexandre

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dimanche 10 janvier 2016

Saison 2 !

By 22:35:00


Bonjour à tous, bonne et heureuse année 2016 à ceux à qui je ne l’ai pas encore souhaitée !

Comme vous l’avez probablement lu sur la page facebook Avoir le Barreau, j’arrête la rédaction du blog personnellement de façon régulière. Mais cela ne veut pas dire que le blog s’arrête ! Au contraire même !

Je suis fier de vous annoncer la Saison 2 d’Avoir le Barreau ! Avec une nouvelle équipe de rédacteurs, au nombre de 3 : Juliette, Maxime et Alexandre (un autre). Trois amis qui ont toutes les compétences et le talent nécessaire pour continuer à alimenter ce blog, et à enrichir les ressources qui s’y trouvent pour poursuivre l’accompagnement de ceux qui seraient assez fous pour tenter ou retenter l’examen d’entrée au CRFPA. Ils se présenteront sur le blog très bientôt !

Ils vont commencer à s’y mettre sous peu, en touchant des sujets aussi importants que le choix d’une prépa ou non, le choix des matières, la préparation très en amont, etc.

Je peux également vous annoncer quelques articles de « guests » qui vont arriver, dans lesquels vous entendrez parler notamment d’autres modes d’accès à la profession, ou encore des examens du barreau dans d’autres pays.

De mon côté, il pourra m’arriver de poster encore quelques petites choses pour donner mon avis sur la page facebook ou le blog, mais je compte principalement me concentrer sur un nouveau projet, que je vous présenterai très bientôt !

Encore une fois, je vous envoie mes meilleurs vœux pour l’année 2016, que vous soyez candidats, élèves-avocats ou autres !


Alexandre
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