C’est un objectif que beaucoup d’étudiants en droit se fixent en arrivant en fac : avoir le barreau.
Objectif particulier : il
s’agit du seul examen d’entrée par lequel un avocat passera dans son parcours
universitaire (du moins s'il a un parcours classique). C’est également l’un des plus difficiles, avec un taux de
réussite assez faible (les taux de réussite en L1 étant faussés par ceux qui
ont vu de la lumière et qui sont rentrés se réchauffer sans être spécialement
tentés par le droit).
Objectif à long terme : Il
faut au moins 4 ans de droit (Master 1) pour se présenter à l’examen, mais la
plupart le passeront au bout de 5 ou 6 ans, une fois pris en compte certains
détours : année à l’étranger, redoublement, Master 2.
Objectif légitime : avocat,
c’est le plus pur métier du droit, tout en étant le plus accessible
finalement : Le/la juriste d’entreprise pratique le droit au sein d’une
structure qui n’en est pas l’objet principal, et passe au moins la moitié de
son temps en considérations autres que juridiques ; le notaire a un rôle
de conseil important, mais sa pratique est relativement stable, et il doit
mobiliser d’autres compétences ; être juge n’arrive qu’à un petit nombre
de personnes ; etc.
Objectif de prestige : on a
tous rêvé de porter la robe ; pas celle d’été pour les femmes ou celle du
samedi soir pour certains hommes, mais la vraie, la seule, la noire. Ajouter à
cela un minimum d’arrogance nécessaire, et se présenter en tant qu’avocat
devient un acte presque mystique. Ajouter à cela une pointe d’intérêt pour le
sadomasochisme exhibitionniste et se faire appeler « Maître » en
public confine à la jouissance.
Et puis, dans une période où les
titres n’existent plus, coller « Maître » à son nom, ça claque. Ce
n’est pas pour rien que les grandes familles du droit ressemblent souvent à des
grandes familles nobles, et que les sangs bleus du juridique perpétuent la
tradition des mariages de lignées, mais c’est une autre affaire.
Personnellement, je l’ai eu. Donc
moi, ça va. Mais je fais partie de la moitié chanceuse qui l’a obtenu. Et je
constate qu’il y a peu d’endroit où l’on peut trouver des conseils, des infos,
des encouragements pour passer cet examen-concours. Il y a bien des groupes de
soutien entre étudiants, les sites web des IEJ (ahaha), le site web du barreau
(re-ahaha), mais globalement, personne ne vient rassurer les étudiants qui se
présentent depuis l’autre côté de la porte d’entrée.
Alors c’est ce que je souhaiterai
faire ici. Je n’ai pas la science infuse, je n’ai pas de connaissances
juridiques spéciales, et pas d’autorité en la matière ; mais j’ai passé le
barreau, j’ai vu comment ça se passait, et je pense que ça aiderait pas mal de
gens de centraliser un peu les informations disponibles sur le sujet.
Ce blog commence tard, mais pas
tant que ça : il reste encore quelques semaines avant les épreuves, et pour
les heureux élus, ça durera jusqu’en décembre pour l’inscription à votre CRFPA
local.
Un petit disclaimer : Les
examens varient, parfois énormément, entre les IEJ. J’ai passé mon examen à
Paris 2 (Assas), donc certaines choses que je pourrai raconter pourraient être
différentes. Néanmoins, j’essaierai d’enrichir avec ce qui a pu m’être dit ou
constater dans d’autres IEJ. J’essaierai dans la mesure du possible de signaler
au mieux ce qui relève de l’examen lui-même, et de l’organisation dans l’IEJ où
je l’ai passé. Pour information finale : je n’ai pas fait mes études à
Assas, et je n’ai pas assisté aux cours de l’IEJ, aussi je n’étais pas au final
spécifiquement préparé aux attentes de Paris 2, l’impact du « spécifique
IEJ » reste à mon avis très inférieure aux spécificités de l’examen.
N’hésitez pas à commenter mes
propos, à me poser les questions que vous pourriez avoir, et bien sûr, à
partager autour de vous aux personnes que ça pourrait intéresser !
Alexandre
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