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lundi 29 février 2016

Avoir le Barreau à l'étranger (1) : L'Allemagne

By 22:51:00

Avant-propos introductif

Ce texte n’a pas pour vocation de décrire précisément les études juridiques telles qu’elles se déroulent en Allemagne, ni d’être un guide pour des épreuves organisées pour devenir avocat dans ce pays (si en 50 articles de blog on commence à peine à donner un aperçu de ce que c’est pour la France, il est impossible de faire plus qu’un bref aperçu avec un seul article pour l’Allemagne !).

Il y a par ailleurs énormément de choses dans les études juridiques à travers le monde qui s’expliquent à la fois par les traditions, les habitudes, la conception générale du rôle de l’avocat et de la justice dans le pays, ainsi que la conception des études juridiques ; en notant également que dans la plupart des pays, le domaine du droit et celui des professions juridiques sont souvent des domaines où les réformes sont très discutées et prennent beaucoup de temps (Coucou la réforme du droit des contrats ; les avoués ; les avocats d’entreprises !). Aussi, il faudrait pour être précis faire un historique général du droit en Allemagne, ce qui n’est pas le propos ici.

Néanmoins, à une période où des rumeurs portent sur la réforme de l’examen du barreau se font entendre, où les centres de formations essaient beaucoup de nouvelles choses dans leurs enseignements (avec plus ou moins de succès, certes) et où les parcours sont de moins en moins linéaire type « Licence-Master-Stage-Collab », il peut être bon d’aller voir ce qui se fait ailleurs.

Mais pour que cela soit utile, il faut se poser les bonnes questions sur chaque point : Est-ce que ça marche ? Pourquoi ça marche (ou pas) ? Est-ce que c’est transposable/adaptable efficacement ? Ne nous jetons pas bêtement sur ce que font les voisins parce que de loin on a l’impression que ça marche, que ça correspond à nos envies ou que ça semble meilleur que ce que l’on fait chez nous !

Petit point sur l’auteur et la forme du texte

Sven est ami avocat allemand, qui pratique les fusions-acquisitions dans un cabinet de taille assez conséquente à Francfort, place financière majeure de l’Allemagne, et plus largement de l’Europe. Très ouvert, et ayant été en contact avec d’autres systèmes de droit, Sven a une réflexion claire et intéressante sur les études juridiques ; le fait qu’il soit lui-même avocat depuis maintenant quelques temps lui donne le recul nécessaire pour en parler de la meilleure des manières.

Le texte a été rédigé en anglais, que j’ai par la suite traduit, nos niveaux respectifs en allemand et français nous obligeant à passer par l’anglais. Les notes entre crochets [en italique] sont toutes de moi-même, afin de préciser soit le sens d’une traduction si besoin, soit de faire une remarque sur le texte lorsque cela est pertinent, et notamment en m’appuyant sur ce que Sven a pu me dire au cours de nos discussions et qu’il n’a pas intégré ici.

Petit point sur le marché du droit en Allemagne

Le marché du droit en Allemagne est globalement le même qu’en France, du fait que ce sont deux pays aux profils et économies très similaires. On y retrouve les mêmes très gros cabinets anglo-américains que partout ailleurs ; à cette différence près que leurs bureaux sont en général plutôt à Francfort qu’à Berlin, la première étant le véritable centre économique et financier du pays.

A noter quand même que l’Allemagne est un pays historiquement beaucoup moins centralisé que la France (14 villes de plus de 500 000 habitants en Allemagne ; 3 en France), les grandes villes de province et capitales des régions sont de véritables centres d’affaires, aussi les cabinets sont plus ouverts à s’installer dans ces villes.

Cette économie plus dispersée permet aussi de faire vivre des cabinets de taille moyenne, implantés dans des villes dont le format (population, économie, sièges sociaux d’entreprises, pouvoirs politiques) n’a pas réellement d’équivalent en France.

Les études juridiques en Allemagne, de l’université au barreau, par Sven, Avocat

Les études juridiques en Allemagne sont décomposées en deux parties (du moins si vous souhaitez pratiquer le droit en tant qu’avocat).

La première partie est celle de l’université, dure au moins 8 semestres et se termine par le « Erstes juristisches Staatsexamen » - le Premier Examen d’Etat.

La deuxième partie dure 2 ans, et ne peut être commencée qu’après avoir réussi le premier examen d’état, ne se déroule pas à l’université mais auprès des juridictions locales, et est composée principalement de stages et d’expériences pratiques, avec quelques cours en à côté. Cette seconde partie se termine avec le « Zweites Staatsexamen » - le Second Examen d’Etat.

Sur la première partie des études

L’enseignement universitaire

La partie qui se déroule à l’université pose les bases de vos connaissances juridiques. De ce fait, vous n’avez pas à traiter de la procédure ou du travail auprès des clients, mais vous suivez des enseignements dans les trois branches majeures du droit : Droit civil, Droit pénal et Droit administratif.

Les 4 premiers semestres sont les études de bases « Grundstudium » et sont évalués sur la base d’un mémoire [Sven utilise ici le terme anglais de « essay »] et d’un examen écrit pour chacun des domaines mentionnés. Il est possible de se spécialiser dans une matière particulière dans les semestres suivants, pour avoir une connaissance plus approfondie en droit des sociétés, droit du travail, droit pénal, droit procédural, etc. Comme chaque université peut proposer différents cours spécialisés, il est impossible de dresser une liste de tous les cours disponibles. Dans vos matières de spécialité, vous devez rendre un mémoire, et passer un examen écrit et un examen oral ; les notes obtenues comptent déjà pour vos notes du Premier Examen d’Etat.

Les examens eux-mêmes (et également pour le droit civil, pénal et administratif) consiste en général en un cas type (avec tous les faits pertinents, et même les intentions des personnes en cause) sur lequel vous devez rédiger une analyse juridique objective. De fait, le « résultat » n’est pas spécialement évalué, mais plutôt l’application de la règle de droit et (pour les semestres plus avancés) la présentation correcte des débats et discussions qui portent sur certains points de droit [Exercice identique à celui du cas pratique de chez nous].

Le Premier Examen d’Etat

Le Premier Examen d’Etat est composé de 6 examens écrits en tout (3 en droit civil, 2 en droit administratif et 1 en droit pénal – je ne suis pas 100% certain cependant, j’ai passé le mien il y a quelques temps maintenant), qui durent chacun 5 heures ; et de 3 examens oraux (1 par domaine). Une « spécificité » des études juridiques en Allemagne est que seul l’Examen d’Etat compte. Si vous avez les meilleurs notes jusque-là, mais que vous ratez l’Examen d’Etat, tout le monde s’en fiche [Vous pensiez que vos partiels étaient stressants ? Imaginez que vous les passiez tous en même temps en fin de M1…]. C’est encore pire puisque vous ne pouvez passer l’examen que deux fois (une seule erreur est donc possible).

En lien avec tout cela, vous devez farder à l’esprit qu’en moyenne un tiers des étudiants ne réussissent pas l’examen. Si vous ratez le Premier Examen d’Etat deux fois, vous êtes dehors et n’aurez plus l’occasion de le repasser en Allemagne, ce qui vous laisse avec quelques connaissances juridiques, beaucoup de temps perdu et rien pour prouver vos capacités. Vous êtes ramenés en arrière à avoir simplement un diplôme de lycée ; perspective qui fait exploser le niveau de stress des gens qui le repassent après avoir échoué une première fois [Comme quoi, la sélection forte en fin de L1 peut paraître dure, mais elle peut sembler plus « humaine » qu’une sélection après 4 ans d’études].

La seconde partie

La seconde partie est la « partie en juridiction » [Effectivement, cette partie qui correspond plus ou moins à l’EFB, est gérée par les juridictions, alors qu’en France c’est le Barreau local qui s’en occupe ; probablement un vestige de l’Histoire], beaucoup plus orientée vers la pratique puisque vous travaillez déjà à un poste juridique, supervisé par un professionnel plus expérimenté. Elle est décomposée en 5 étapes. Vous commencez d’abord par un stage dans un tribunal civil, supervisé par un juge [Sven utilise ici le terme « Clerkship », qui n’est pas tout à faire un stage. Il s’agit en vérité d’exercer les fonctions d’un super-greffier auprès du juge (recherches juridiques, rédaction de décisions, etc.). Il est également possible d’exercer les pouvoirs du juge lors de certaines audiences, sous sa supervision]. Puis, habituellement vous travaillez auprès d’un procureur local et représentez le parquet devant les tribunaux [Encore une fois, il s’agira notamment d’exercer réellement les pouvoirs du procureur lors d’audiences, et non d’un simple stage comme on peut le comprendre à première vue]. Ensuite, vous pouvez choisir librement votre premier stage en cabinet, dans le cabinet que vous souhaitez. Par la suite, vous effectuez un stage dans une administration locale, et encore un stage dans un cabinet, qui peut être le même que pour le premier stage, ou différent.

C’est pendant ce second stage en cabinet qu’a lieu la partie écrite du Second Examen d’Etat, ce qui fait que la plupart des gens ne travaillent pas beaucoup pour le cabinet durant ce second stage, mais révise plutôt pour l’examen. Entre la partie écrite de l’examen, et la partie orale, se déroule le « Wahlstation », où vous êtes totalement libre de choisir dans quel type de poste vous souhaitez travailler. Beaucoup de gens utilisent cette étape pour partir à l’étranger [Par exemple, pour passer un LLM, ou effectuer un stage dans une structure étrangère].

Le Second Examen d’Etat

Le Second Examen d’Etat consiste en un total de 8 examens écrits (pour autant que je me rappelle, 4 en droit civil, 2 en droit administratif et 2 en droit pénal) et de 4 examens oraux (1 dans chacun des 3 grands domaines du droit, et 1 dans une matière choisie). A la différence du Premier Examen d’Etat, le Second Examen est plus proche d’un travail pratique : on vous donne un dossier et vous demande d’extraire les faits importants, pour ensuite rédiger une décision de justice, une assignation ou un acte similaire [Comme les examens du CAPA, mais de ce que j’ai cru comprendre, en mieux fait (et en plus sélectif)]. Vous avez la possibilité de passer l’examen deux fois également, mais au moins si vous échouez deux fois, vous êtes quand même titulaires du Premier Examen et pouvez travailler comme juriste dans une entreprise. Toutefois, vous ne pourrez pas exercer comme avocat devant un tribunal ou faire du conseil juridique de la même manière qu’un avocat [Exactement la même différence qu’en France entre juristes et avocats, donc].

Une autre chose importante dans les études juridiques allemandes est l’importance des notes obtenues pendant les Examens d’Etats. Dire qu’elles vous suivront toute votre vie serait amoindrir leur importance réelle. Chaque cabinet, entreprise ou opportunité d’emploi vous demandera toujours vos notes obtenues aux Examens d’Etat et vous « traiteront » différemment en fonction de ces notes. De ce fait, les emplois dans les grands cabinets d’avocats vous demanderont toujours d’avoir une certaine note minimum, ce qui élimine d’avance une grande partie des avocats [Je suis personnellement horrifié à cette idée, mais je peux comprendre la logique derrière. Elle repose néanmoins sur l’idée que le Second Examen constitue une évaluation objective précise et de qualité des capacités des étudiants. Or, ni l’examen d’entrée au CRFPA ni le CAPA ne présentent le gage de sérieux et de qualité suffisant pour envisager à court ou moyen terme quelque chose de proche en France].

Conclusion

Pour résumer, les études de droit en Allemagne sont perçues – au moins en Allemagne –comme parmi les plus longues (au moins 6 ans ; l’étudiant moyen ayant besoin de 7 à 8 ans) et les plus difficiles qu’il est possible de suivre [Je me demande comment sont perçues les études de droit en France, par ceux qui y sont extérieurs ?]. Elle réclame également des étudiants une grande part de motivation personnelle, car aucun des cours de l’université (sauf certains pendant les tous premiers semestres) ne sont obligatoires. Mais, et c’est le point positif, si vous réussissez à suivre vos études de droit avec des notes correctes pendant vos Examens d’Etats, le marché du travail pour les avocats est plutôt bon, et les salaires de départ dépassent de façon significative ceux de la plupart des autres emplois [Les salaires à postes équivalents dans les cabinets internationaux sont globalement les mêmes entre la France et l’Allemagne, ce qui semble assez logique (mêmes cabinets, mêmes compétences, mêmes niveau de vie, etc.)].
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mardi 16 février 2016

Le calendrier des révisions



La première chose que je fais, personnellement, avant de commencer des révisions, ou tout type de travail, est de me fixer un programme/calendrier. Cet exercice n’est pas simple et se complexifie en fonction de la durée et de la diversité du travail à effectuer.

Concernant les révisions du barreau, il vous faut tout d’abord prendre en compte le poids de vos contraintes, universitaires ou professionnelles, dans l’établissement de votre programme de révisions. Je m’explique. Plus vous êtes occupés (par votre M1, M2, stage, etc.), moins vous pourrez accorder de temps aux révisions du barreau. N’essayez donc pas de vous fixer un programme irréaliste qui nécessiterait de travailler tous les soirs de 23h à 2h du mat. Si vous avez décidé de suivre les conseils disséminés dans les articles de ce blog, vous êtes partis pour des révisions de fond sur la durée. Il faut donc ménager sa monture, en l’occurrence votre corps et votre esprit, pour pouvoir être à 100% le jour J en termes de connaissances mais aussi de fraîcheur physique et mentale.

Dans la continuité des parallèles sportifs que faisait Alexandre l’année dernière, les préparations physiques de joueurs sont en général conçues pour qu’ils soient à leur meilleur niveau au moment des échéances importantes de l’année. C’est pourquoi la préparation doit commencer à une date spécifique et à une intensité déterminée pour progressivement monter en puissance et arriver fin prêt le jour J. Je pense que la comparaison est pertinente dans le cas des révisions du barreau. Si vous commencez trop fort trop tôt vous risquez d’être mentalement, voire physiquement, cramés le jour des examens.

Après avoir déterminé le temps que vous allez consacrer aux révisions du barreau, vous devez affiner votre programme en tenant compte spécifiquement des matières. Concrètement, vous avez 3 matières à réviser : le droit des obligations, la procédure (civile, pénale ou administrative) et la spécialité. Dans le temps que vous allez accorder à réviser chaque matière, vous devez prendre en compte :

- Le coefficient de la matière ;
- L’ampleur du programme ;
- Votre connaissance actuelle de la matière.

C’est là que les choses se compliquent. En effet, le droit des obligations, par exemple, a un coefficient 1. Son importance est donc moindre que la spécialité qui est de coefficient 2. Cependant, le programme de droit des obligations est un des plus vastes que vous aurez l’occasion de rencontrer. Il faut par conséquent difficile de trouver un bon équilibre, en particulier entre les révisions de droit des obligations et celles de spécialité.

Mais revenons un peu en arrière. Vous avez donc 5 mois (de février à juin inclus) pour faire le tour de ces 3 matières. Ce tour sera plus ou moins approfondi suivant vos obligations actuelles. Je vous conseille vivement d’adapter votre programme de révisions en fonction du temps que vous pourrez consacrer aux révisions du barreau afin de faire en sorte que vous ayez vu tout le programme de chaque matière avant fin juin. En caricaturant, si vous avez, en tout et pour tout, 3 heures à consacrer aux révisions du barreau entre février et juin, vous devrez lire les plans de cours des trois matières. Je pense que cette façon de procéder est plus efficace que de commencer à réviser en profondeur chaque matière et ne réussir qu’à faire 1/3 du programme.

Je vous propose donc plusieurs programmes de révisions en fonction des différents parcours principaux, sur la période de 5 mois et aussi en prenant l’exemple d’une semaine.

M1

- Le programme des 5 mois :

Vous êtes malheureusement les moins bien lotis en termes de temps « libre » à consacrer aux révisions du barreau. N’ayant pas fait d’année de M1 classique, je ne peux que me fier aux retours que j’ai eus de plusieurs amis qui mon confirmé que l’année de M1 est très exigeante et éprouvante.

Cependant, votre travail de M1 peut être mis au profit de vos révisions pour le barreau. En effet, il est probable que vous ayez comme matière celle que vous choisirez en tant que spécialité. Par conséquent, essayez de vous accorder le temps de bien comprendre et travailler cette matière, de faire des fiches plus approfondies, etc. Bien entendu cela implique pour ceux qui ne se sont pas encore décidés sur la matière dans laquelle se spécialiser que votre premier travail, là, maintenant, tout de suite, est de trouver une spécialité !

Pour ce qui est du droit des obligations et de la procédure, je vous conseille malgré tout d’y accorder un minimum de temps par semaine, à voir ci-dessous.

Néanmoins, vous gardez un avantage que n’ont pas vos aînés : les programmes sont plus « frais » dans votre tête. En ce qui me concerne, j’ai étudié le droit des obligations et les procédures pénale et civile en deuxième année, et je peux vous dire qu’un LLM et un M2 plus tard, il ne restait pas grand-chose à l’heure d’aborder les révisions du barreau. J’ai donc du recommencer presque à zéro.

- Le programme de la semaine :

Votre programme est assez restreint du fait de l’importante masse de travail que vous devez fournir en M1.

Je vous conseille néanmoins d’essayer de dégager ne serait-ce que 2 heures dans votre week-end pour vous remémorer vos cours de droit des obligations et de procédure.

Tâchez de passer un maximum de temps possible sur votre matière de spécialité, en essayant surtout de la travailler régulièrement dans la semaine pour bien la maîtriser.

M2

- Le programme des 5 mois :

Pour ceux qui sont en M2, votre emploi du temps est normalement plus light, en particulier au second semestre. Essayez toutefois de vous y mettre assez tôt car vous serez rapidement pris par vos révisions d’examens et autre rapport de stage/mémoire de recherche.

Normalement le thème de votre M2 doit coïncider avec votre matière de spécialité. Auquel cas, de la même manière que pour ceux en M1, approfondissez bien vos cours de M2 afin de gagner du temps sur vos révisions du barreau.

Cependant, comme ce fut mon cas, la spécialisation de votre M2 peut ne pas figurer parmi les matières de spécialité que vous pouvez choisir pour l’examen du barreau. Par ailleurs, la matière dans laquelle vous êtes spécialisé peut malheureusement ne pas être un bon choix tactique pour le barreau, du fait de la sévérité de l’examinateur et/ou de la difficulté des sujets dans cette matière dans votre IEJ.[1]

Le fait d’être en M2 ne vous rajeunit malheureusement pas, il est donc important de réussir le barreau cette année, sous peine de passer une année « vierge » l’année prochaine.  

- Le programme de la semaine :

Que vous soyez en stage ou en recherche, je vous conseille de réserver vos week-ends, ou au moins un jour de week-end, aux révisions du barreau.

Il vous revient évidemment de voir, en fonction des particularités de votre emploi du temps, combien de temps vous pouvez consacrer par semaine aux révisions du barreau et adapter votre programme en conséquence. Encore une fois, le but est d’avoir vu tout le programme d’ici fin juin.

Stage

- Le programme des 5 mois et de la semaine :

Pour ceux qui seraient uniquement en stage (comme ce fut mon cas après avoir raté le barreau à la fin de mon année de M2), il faut impérativement consacrer vos week-ends aux révisions du barreau.

Vous n’avez clairement aucune obligation universitaire comme pourraient en avoir ceux qui sont en M1 ou en M2, avec des examens se profilant en fin d’année. Alors on renonce aux week-ends peinards à glander tout le dimanche et on bouffe du droit des oblig !

Cependant, attention encore à adapter son rythme de travail en fonction du type de stage. Il est certain que celui qui se fait exploiter dans son cabinet et celui qui se la coule douce en entreprise ne devront pas suivre le même programme, toujours dans l’optique de maîtriser ses efforts afin de ne pas arriver cramé l’été, au moment où il va falloir redoubler d’intensité.

Aucune obligation

- Le programme des 5 mois :

Alors vous, vous êtes dans une situation délicate. Je pense cependant que vous ne devez pas être nombreux. Votre situation est délicate car vous pourriez être tentés de vous dire que vous devez consacrer tout votre temps aux révisions du barreau. Mais je ne suis pas convaincu que ce soit la meilleure solution. En effet, le fait de passer tout votre temps à réviser trois matières peut, pour les moins solides d’entre vous, entraîner une forme de saturation susceptible de déboucher sur un relâchement, qui ne doit surtout pas intervenir en fin d’été, quelques semaines avant le début des épreuves.

- Le programme de la semaine :

Essayez de meubler vos journées soit en vous dégotant un stage de dernière minute ou un petit job, même à mi-temps.

Si vous êtes particulièrement stressés à l’idée de ne pas avoir de temps pour tout réviser, révisez, mais pas que les écrits. Essayez de passer un peu de temps sur les oraux (même si c’est normalement formellement interdit !) histoire de varier un peu les matières et ne pas imploser.

J’espère que ces petits programmes pourront vous aider. Je n’ai malheureusement pas pu traiter tous les cas, mais si vous êtes dans une situation particulière (évoquée ci-dessous ou non), ou même si vous avez du mal à établir votre programme de révisions, n’hésitez pas à prendre contact afin que nous puissions essayer de voir au cas par cas la meilleure option pour vous.

Maintenant que vous commencez à vous dire qu’effectivement ce serait pas mal de se mettre au travail, nous allons pouvoir aborder une étape cruciale : le choix des matières. Ce qui ne veut pas dire que tant que vous ne vous êtes pas déterminés sur le choix de vos matières vous n’avez rien à faire. Le droit des obligations est quoi qu’il arrive au programme et sera surement la matière la plus lourde que vous aurez à réviser. Alors à vos bouquins !

Alexandre




[1] Pour plus d’infos sur le choix des matières, voir le prochain article sur ce thème.
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lundi 15 février 2016

Comparaison Capavocat – Prébarreau



Bonjour à tous,

Suivant les posts d’Alexandre, je me permets d’intervenir au sujet d’une question que beaucoup se posent une fois que leur choix de prendre une prépa pour le barreau est fait : laquelle ?

Je précise, à mon tour, d’emblée que l’ensemble des rédacteurs de ce blog n’a de bénéfices à favoriser l’une ou l’autre et la comparaison sera axée sur des faits uniquement. De plus, la comparaison ne sera limitée qu’aux deux ‘grandes’ prépas, Capavocat et Prébarreau, ce qui ne veut pas dire qu’il n’en existe pas d’autres tout aussi performantes.

J’ai eu le privilège (ou la malchance, tout dépend comment vous voyez la chose) d’expérimenter ces deux prépas, à chaque fois dans leur version estivale en présentielle. Je pense donc pouvoir vous exposer les points communs et différences dans l’organisation.

Tout d’abord, un aspect strictement temporel qui a priori ne devrait pas changer cette année ni les années suivantes : si les deux prépas durent 7 semaines, Prébarreau commence plus tard que Capavocat (et finit donc une semaine plus tard).

- Capavocat : 2ème semaine de juillet (aux alentours du 9-10) jusqu’à fin août ;

- Prébarreau : 3ème semaine de juillet (aux alentours du 17-18) jusqu’à 1ère semaine de septembre.
     
Concernant la date de début, chacun peut voir selon ses activités du 1er semestre de l’année en cours ou du 2nd semestre de l’année suivante (M1, M2, stage ou autre – référence article Alex) à quelle date il est préférable de commencer : il peut être délicat d’attaquer dès le 9 juillet pour ceux qui finissent fin juin après une période d’exams notamment.

Concernant la date de fin, là encore il faut que chacun voit, par rapport notamment aux dates d’examen : finir fin août avec Capavocat permet d’avoir plus de temps pour les dernières révisions, mais certains préfèreront que le moins de temps s’écoule entre la fin de la prépa et le début des exams pour avoir des connaissances encore bien ‘fraiches’ à l’esprit.

Pour l’organisation strictement administrative, là encore une différence selon les prépas : Capavocat privilégie une répartition par IEJ tandis que Prébarreau répartit en fonction des matières choisies. Cet élément peut avoir son importance pour certains : le fait de se retrouver entre personnes de la même fac, qui peuvent avoir fait un cursus similaire, peut être un atout (retrouver des têtes connues, entraide, …) ou au contraire un désagrément (penser que ce sera avec ces gens-là qu’il faudra batailler in fine) ! De même, se retrouver au milieu de gens ‘inconnus’, ne passant pas l’examen au sein de la même université, permet aussi une ouverture et des discussions plus larges. A chacun sa personnalité donc !

Sur l’organisation des cours, exams blancs et autres réjouissances, un petit récapitulatif :

Capavocat
Prébarreau
Epreuves écrites
Note de synthèse
1 à faire pour le début de la prépa
7 pendant la prépa
6 durant la prépa (1/semaine)
2 facultatives après la prépa
Droit des obligations
5 pendant la prépa
7 pendant la prépa
& Procédure
1 facultatif après la prépa
Epreuve écrite de spécialité
5 pendant la prépa
7 pendant la prépa
Organisation des cours
Cours magistraux
Cours magistraux (+ vidéos disponibles)
Séance de correction en amphi
TD de correction après chaque épreuve
Corrigés distribués
Corrigés distribués / disponibles sur internet
Epreuves orales
Epreuve orale de spécialité
Cours après les écrits (début fin septembre)
Cours pendant la prépa estivale
Grand Oral
Cours après les écrits + vidéos disponibles
Cours après les écrits + vidéos disponibles
2 GO blancs / personne + jurys-pilotes
1 GO blanc / personne
Autres oraux
Supplément tarifaire (cours + polys)
Supplément tarifaire (cours + polys)

Voilà, je pense avoir couvert l’ensemble des points relatifs aux prépas estivales, à vous de faire votre choix en fonction de vos préférences ! Et s’il vous reste des questions en suspens, n’hésitez pas à nous contacter via la page Facebook d’Avoir le Barreau !

Maxime
 


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Faut-il faire une prépa ?



- Tu fais une prépa toi ?
- Bien sûr, t’es obligé !
- Et toi tu fais une prépa ?
- Non on a déjà vu tous les programmes années précédentes, et puis t’as vu combien ça coûte ?!

Ainsi que l’illustre la petit mise en situation ci-dessus, le thème des prépas est récurrent concernant l’examen du barreau.

Les prépas mettant un place un système de remise de prix si les étudiants s’inscrivent avant une certaine date (pour plus d’informations je vous laisse aller regarder les listes qui circulent sur Facebook pour chaque prépa), je préfère aborder cette question rapidement pour que ceux qui hésitent entre faire ou ne pas faire de prépa, et si oui laquelle, puissent avoir quelques conseils.

Je tiens à préciser d’entrée que lors de mes deux passages j’ai fait une prépa (Capavocat les deux fois). De nouveau je tiens à clarifier que ce blog et ses auteurs ne sont liés à aucune prépa, c’est donc en toute indépendance que j’écris ces lignes.

Lors de ma première tentative, j’ai suivi la prépa estivale en présentielle classique, puis l’année suivante, je me suis inscrit à la première session de la prépa annuelle. Cette dernière est en partie la raison pour laquelle j’ai accepté de prendre le relais de ce blog. En effet, mon profil se trouve presque à l’opposé de celui d’Alexandre, qui a eu le barreau lors de son premier passage, en révisant (avec parcimonie) seulement l’été, et ce sans faire de prépa, ce qui me permet de communiquer une expérience différente de la sienne.

Avec le recul, je suis convaincu que c’est cette prépa annuelle qui m’a permis d’avoir mes écrits avec une moyenne tout à fait honorable (12,3/20). Son principal atout a été de me faire commencer à réviser au mois de février. C’est pourquoi je vous tanne pour que vous commenciez à travailler tôt ! Je suis persuadé que cette période de travail (de février à juin) vous permettra de prendre de la hauteur sur les matières, comme ce fut le cas pour moi, afin de pouvoir mieux les comprendre et les approfondir l’été.

Mais revenons-en à la question spécifique des prépas. Tout d’abord, est-ce que vous devez faire une prépa ?

Pour répondre à cette question, il faut prendre en compte plusieurs éléments :

- Votre profil : Etes-vous quelqu’un d’organisé ? Quelqu’un qui saura se discipliner tous les jours pour mettre le réveil et travailler toute la journée sans que personne ne soit derrière vous ?

- Vos cours : Avez-vous tous les supports de cours nécessaires afin d’effectuer vos révisions ? Etes-vous à l’aise pour travailler sur des manuels ou préférez-vous des cours numériques ? Préférez-vous entendre une première fois le cours avant de le revoir par écrit ?

- Vos entraînements : Avez-vous des entraînements et leurs corrigés ? (Je précise dès maintenant que les entraînements sont INDISPENSABLES ! Ils feront d’ailleurs l’objet d’un article spécifique). Éprouvez-vous le besoin d’avoir une personne qui vous explique les corrections ou est-ce que vous vous satisfaites des corrigés papiers ?

En fonction des réponses que vous pourrez apporter à ces questions vous y verrez plus clair sur votre besoin (à vous, et pas à celui de vos amis) de faire ou non une prépa. Bien entendu l’aspect financier est à prendre en compte. Sur ce point je laisse chacun opérer son propre arbitrage au regard de ses finances.

Autre élément à prendre en compte, tout particulièrement pour l’année qui vient, est la réforme du droit des obligations. En effet, un bon nombre d’IEJ, comme ce fut déjà le cas à Paris 2 l’année dernière par exemple, seront tentés de proposer un sujet prospectif axé sur la réforme. Par conséquent, les cours de droit des obligations proposés en prépa pourront être précieux pour ceux qui n’ont pas eu de cours sur les modifications apportées par la réforme.

Pour ceux qui en seraient venus à la conclusion qu’ils souhaitent faire une prépa, encore faut-il en choisir une. Sur ce point je vous laisse prendre connaissance de l’article de Maxime, qui a testé deux des prépas les plus connues : Prébarreau et Capavocat.

Alexandre



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