La note de synthèse est une épreuve majeure des écrit de l’examen du barreau : elle représente un tiers de la note finale, il est donc indispensable de la réussir le mieux possible. Elle est également particulière car elle ne demande pas de mobiliser des connaissances juridiques, mais repose sur la capacité à remettre en forme selon une méthode précise une grande quantité d’informations.
Schéma classique : fond et forme
Tous les examens que vous avez
passé jusqu’ici comportent deux éléments : un élément de fonds, la matière
sur laquelle porte l’examen, et un élément de forme, quel type d’examen est
proposé (Commentaire d’arrêt, cas pratiques, dissertation, QCM, etc.).
En général, dès le début de la
licence en droit, des cours de méthodes sont proposés, parfois intégrés à
certains cours de base (introduction au droit en général, ou droit civil).
C’est un entraînement spécifique pour la forme des examens, qu’il faut
reprendre d’ailleurs assez régulièrement jusqu’à avoir une bonne maîtrise de la
méthode pour chaque type d’examen.
Le fonds des examens est en
général l’objet de la majeure partie des révisions, ce qui est assez logique,
autant la forme de l’examen ne change pas selon les matières, et une fois
assimilée est assez facilement transposable, autant les règles de droit
applicable à chaque domaine doivent être apprises à chaque fois que vous
commencez une nouvelle matière. C’est même le but de la fac en fait.
Et là, c’est le drame
Le bien beau tableau que je viens
de vous dresser n’est malheureusement pas applicable à la note de synthèse, car
la note de synthèse est une épreuve de pure forme. Son seul objet est d’évaluer
la capacité à traiter de l’information en quantité, et rapidement.
Attention, épreuve de pure forme
ne veut pas dire que le seul fait de faire la quantité de pages demandées et de
bien citer tous les documents proposés suffira ! Ce que ça veut dire,
c’est que vous n’aurez pas à apporter de connaissance ou de réflexion personnelle
dans la copie (c’est même le meilleur moyen de perdre des points).
A noter quelque chose d’amusant,
d’étrange, de curieux de… notable : dans l’« Arrêté du
11 septembre 2003 fixant le programme et les modalités de l'examen d'accès au
centre régional de formation professionnelle d'avocats », la note de
synthèse l’une des épreuves dont l’intérêt n’est pas précisé, alors
qu’on précise par exemple pour l’épreuve de droit des obligations ce que l’on
cherche à évaluer. Les attentes en termes de rendu sont donc principalement de
l’ordre de la pratique de chaque université, d’où l’intérêt de prêter attention
à ce que l’IEJ peut vous transmettre en termes d’exigences.
Et en pratique, qu’est-ce qu’on fait ?
Même si les attentes peuvent
varier d’un IEJ à l’autre, il y a des éléments communs auxquels se
raccrocher :
- L’épreuve dure 5h, c’est long, et très court à la fois (je reviendrai sur la gestion du temps) ;
- Entre 40 et 50 pages de documents (une vingtaine) vous seront distribués ;
- Votre copie finale ne devra pas dépasser une copie double (4 pages), très exceptionnellement vous pouvez écrire un peu sur une cinquième page, à vos risques et périls (possible si vous avez laissé des blancs, ou si vous écrivez vraiment gros) ;
- Vous devrez organiser votre copie en deux parties et deux sous-parties (sans déconner, vous être surpris ?) ;
- Vous devrez faire des titres efficaces et percutants (les Picamoles des titres quoi, les amateurs apprécieront) ;
- Vous devrez citer tous les documents, en les regroupant aux seins de parties que vous avez créées, de façon cohérente.
L’objectif final est de présenter un document court, qui résume une
quantité importante d’informations sur un sujet parfois technique, en donnant
du sens à l’ensemble des documents proposés, et sans apporter ni opinion
personnelle, ni connaissances.
Ne pas ajouter de connaissances
personnelles est très compliqué, surtout lorsque le sujet proposé est à
dominance juridique forte (il y a toujours au moins un peu de droit cela dit),
et encore plus lorsqu’il s’agit d’un domaine dans lequel vous êtes spécialisé.
Il faut imaginer que vous donnez
ce document à quelqu’un qui n’y connaît rien du tout en droit, et qui veut
avoir, en un quart d’heure, un aperçu concis et précis des débats et courants
qui concernent un domaine particulier. Pensez à vos parents, ou à votre
grand-mère, ou à un pote qui ne fait pas de droit (si vous n’en avez pas,
pensez à vous en faire avant d’exploser) : s’ils peuvent comprendre le
sujet, c’est bon signe pour ce qui est de votre plan et de votre synthèse.
Dans la suite de ces articles sur
la note de synthèse, je vous parlerai un peu de la méthode pratique et du
contenu de la note de synthèse, et également de quelque chose de valable pour toutes les épreuves, l’importance de la routine pour préparer efficacement cette épreuve.
Cartouche
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