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dimanche 19 juillet 2015

La note de synthèse (1) : une difforme épreuve de formes





La note de synthèse est une épreuve majeure des écrit de l’examen du barreau : elle représente un tiers de la note finale, il est donc indispensable de la réussir le mieux possible. Elle est également particulière car elle ne demande pas de mobiliser des connaissances juridiques, mais repose sur la capacité à remettre en forme selon une méthode précise une grande quantité d’informations.

Schéma classique : fond et forme

Tous les examens que vous avez passé jusqu’ici comportent deux éléments : un élément de fonds, la matière sur laquelle porte l’examen, et un élément de forme, quel type d’examen est proposé (Commentaire d’arrêt, cas pratiques, dissertation, QCM, etc.).

En général, dès le début de la licence en droit, des cours de méthodes sont proposés, parfois intégrés à certains cours de base (introduction au droit en général, ou droit civil). C’est un entraînement spécifique pour la forme des examens, qu’il faut reprendre d’ailleurs assez régulièrement jusqu’à avoir une bonne maîtrise de la méthode pour chaque type d’examen.

Le fonds des examens est en général l’objet de la majeure partie des révisions, ce qui est assez logique, autant la forme de l’examen ne change pas selon les matières, et une fois assimilée est assez facilement transposable, autant les règles de droit applicable à chaque domaine doivent être apprises à chaque fois que vous commencez une nouvelle matière. C’est même le but de la fac en fait.

Et là, c’est le drame

Le bien beau tableau que je viens de vous dresser n’est malheureusement pas applicable à la note de synthèse, car la note de synthèse est une épreuve de pure forme. Son seul objet est d’évaluer la capacité à traiter de l’information en quantité, et rapidement.

Attention, épreuve de pure forme ne veut pas dire que le seul fait de faire la quantité de pages demandées et de bien citer tous les documents proposés suffira ! Ce que ça veut dire, c’est que vous n’aurez pas à apporter de connaissance ou de réflexion personnelle dans la copie (c’est même le meilleur moyen de perdre des points).

A noter quelque chose d’amusant, d’étrange, de curieux de… notable : dans l’« Arrêté du 11 septembre 2003 fixant le programme et les modalités de l'examen d'accès au centre régional de formation professionnelle d'avocats », la note de synthèse l’une des épreuves dont l’intérêt n’est pas précisé, alors qu’on précise par exemple pour l’épreuve de droit des obligations ce que l’on cherche à évaluer. Les attentes en termes de rendu sont donc principalement de l’ordre de la pratique de chaque université, d’où l’intérêt de prêter attention à ce que l’IEJ peut vous transmettre en termes d’exigences.

Et en pratique, qu’est-ce qu’on fait ?

Même si les attentes peuvent varier d’un IEJ à l’autre, il y a des éléments communs auxquels se raccrocher :
  •    L’épreuve dure 5h, c’est long, et très court à la fois (je reviendrai sur la gestion du temps) ;
  •    Entre 40 et 50 pages de documents (une vingtaine) vous seront distribués ;
  •    Votre copie finale ne devra pas dépasser une copie double (4 pages), très exceptionnellement vous pouvez écrire un peu sur une cinquième page, à vos risques et périls (possible si vous avez laissé des blancs, ou si vous écrivez vraiment gros) ;
  •    Vous devrez organiser votre copie en deux parties et deux sous-parties (sans déconner, vous être surpris ?) ;
  •   Vous devrez faire des titres efficaces et percutants (les Picamoles des titres quoi, les amateurs apprécieront) ;
  •   Vous devrez citer tous les documents, en les regroupant aux seins de parties que vous avez créées, de façon cohérente.


L’objectif final est de présenter un document court, qui résume une quantité importante d’informations sur un sujet parfois technique, en donnant du sens à l’ensemble des documents proposés, et sans apporter ni opinion personnelle, ni connaissances.

Ne pas ajouter de connaissances personnelles est très compliqué, surtout lorsque le sujet proposé est à dominance juridique forte (il y a toujours au moins un peu de droit cela dit), et encore plus lorsqu’il s’agit d’un domaine dans lequel vous êtes spécialisé.

Il faut imaginer que vous donnez ce document à quelqu’un qui n’y connaît rien du tout en droit, et qui veut avoir, en un quart d’heure, un aperçu concis et précis des débats et courants qui concernent un domaine particulier. Pensez à vos parents, ou à votre grand-mère, ou à un pote qui ne fait pas de droit (si vous n’en avez pas, pensez à vous en faire avant d’exploser) : s’ils peuvent comprendre le sujet, c’est bon signe pour ce qui est de votre plan et de votre synthèse.

Dans la suite de ces articles sur la note de synthèse, je vous parlerai un peu de la méthode pratique et du contenu de la note de synthèse, et également de quelque chose de valable pour toutes les épreuves, l’importance de la routine pour préparer efficacement cette épreuve.



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