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jeudi 10 septembre 2015

Les derniers détails avant le début (de la fin)





Bon, mes chers étudiants et futurs confrères, on ne va pas se mentir, on s'approche de la fin de la préparation, et du début des épreuves ; bref, ça va commencer à être sérieusement vrai, ou vraiment sérieux.

Vous avez passé l'été à réviser, à vous entraîner, à paniquer un peu, mais vous devez être à peu près prêts. La seule chose qui puisse encore se mettre entre vous et la réussite, ce sont des petites choses, des petits détails qui pourraient se transformer en véritable cauchemar le jour des épreuves.

Pour vous aider, je vous fais une petite liste de ces petits riens qui peuvent vous foutre en l'air votre travail au dernier moment.

Transports

Un morceau qui peut être relativement stressant, et où nous ne sommes pas tous égaux. Au risque de passer pour un péteux de parigot de base, il faut distinguer entre Paris et sa proche banlieue, et le reste de la France.

Si vous habitez à Marseille, ces remarques sont également valables, car la ville est aussi très peuplée et sur le même schéma, j'imagine.

Paris et proche banlieue

Si vous habitez à Paris, ou pas loin (par proche banlieue, j’entends les endroits où vous n’êtes pas très loin d’un terminus du métro, ou à 2/3 gares du périphérique en RER), vous passez très sûrement les épreuves dans les locaux de l’université où vous avez étudié pendant quelques années. Vous êtes donc probablement déjà parfaitement au point sur la manière d’accéder aux locaux. Mais quelques rappels probablement utiles.

Les transports en commun peuvent être très aléatoires : Bien sûr, le temps d’attente, la fréquence et la vitesse des transports peuvent varier, rien que sur cette base, donnez-vous au moins (mais vraiment au minimum !) 5 minutes de marge par changement, 10 si vous passez par des changements qui demandent beaucoup de marche).

Par ailleurs, privilégiez au maximum les transports ferrés (métro, RER), plutôt que ceux qui passent par la route (bus, tramway, taxi). Même si vous connaissez très bien votre ligne habituelle et qu’elle est très bien d’habitude, vous n’êtes jamais à l’abri d’une livraison ou d’une voiture en panne qui bloque la rue et vous retarde considérablement.

Même dans les transports ferrés, beaucoup d’évènements peuvent vous ralentir énormément : incident technique, incident de voyageur, pannes diverses, etc. J’espère que vous avez en tête le plan du métro, sinon ayez-en toujours à portée de main (le plus facile : l’application RATP), ça peut dépanner en cas de problèmes.

Enfin, ayez toujours en tête tous les itinéraires alternatifs pour vous rendre au lieu d’examen, et lorsque vous décidez à quelle heure partir de chez vous, je vous conseille fortement de partir du principe que vous allez prendre

La rentrée est une période propice aux grèves : Des mauvaises langues diront que la seule période non-propice est celle des grandes vacances, mais passons. Normalement, elles sont annoncées au moins la veille, ce qui laisse quand même peu de temps pour s’organiser. Le métro est en général peu ou pas affecté par les grèves, par contre, les trains de banlieue peuvent être très affectés. Normalement, des grilles horaires qui tiennent compte de la grève sont affichées dans les gares et en ligne : elles sont utiles, mais ne les prenez pas pour argent comptant. Dans la mesure du possible, donnez-vous 1 ou 2 trains de marge, ou cherchez un autre itinéraire.

Je ne l’ai pas indiqué plus haut, mais il me semble que les déplacements en voiture sont à proscrire. Déjà parce que ce n’est pas très écologique, mais à la limite dans ce cas précis ça a peu d’importance. Prendre la route à Paris le matin est déjà un cauchemar en soi, mais si en plus vous rajoutez le stress des examens, ça devient catastrophique. D’autant plus qu’il ne suffit pas de conduire jusqu’au lieu d’examen, mais aussi de se garer à côté.

Le temps total peut aller du simple au double, et ce genre de variation est un risque que vous ne devez pas prendre.

En lointaine banlieue et en région

Je mets ces deux blocs ensemble, car une fois assez loin de Paris, les mêmes problématiques se retrouvent à peu près partout.

A priori, les locaux où vous allez passer vos examens se trouvent dans une ville de taille moyenne à grande, que vous devez déjà bien connaître. Si vous habitez hors de la ville, la voiture semble plus indiquée. Pensez quand même à repérer les parkings à l'avance, et à vous assurer que votre voiture démarrera le jour J. Prévoyez aussi une bonne marge de temps, pour peur que vous soyez dans une région agricole, et que vous passiez par des petites routes, vous pourriez vous retrouver derrière une moissonneuse-batteuse. Et on ne double pas une moissonneuse-batteuse.

Les transports en commun sont également une bonne solution, et probablement plus fiable dans les plus petites villes. Néanmoins, si vous n'êtes pas déjà dans la ville, il n'y a probablement qu'une seule ligne qui dessert votre coin, ce qui veut dire que si les transports flanchent, vous n'avez pas de plan B.

Documents officiels

Vous avez probablement reçu une convocation pour les épreuves par le Centre Régional de Formation à la Profession d'Avocat de votre région. Normalement, cette convocation n'a pas d'importance, mais ça ne coûte rien de l'emmener, elle contient des informations utiles : matières choisies, numéro étudiant, numéro de salle, etc. Il est possible que votre IEJ la réclame absolument, ce qui me semblerait un peu étrange, mais les épreuves sont le dernier endroit où vous aurez envie d'entrer en contestation avec l'administration universitaire.

Par contre, vous devrez impérativement disposer d'une pièce d'identité, et là j'admets que je n'ai pas trouvé d'information précise sur ce qui était admis. Carte d'identité et passeport, bien entendu, normalement même périmé ; carte d'étudiant aussi, celle que l'IEJ vous a délivré ; permis de conduire, normalement oui, c'est une pièce d'identité selon certains textes (en droit électoral notamment). Pour le reste, ça devient un peu plus folklorique. Dans les textes concernant les élections, on accepte notamment la carte vitale, la carte famille nombreuse de la SNCF, le permis de chasse, et d'autres choses encore moins courantes. Je vous déconseille de les utiliser à moins que ce soit la seule chose dont vous disposiez.

Le meilleur deal selon moi ? La veille, mettez votre carte d'identité dans votre sac, et votre carte d'étudiant dans le pantalon que vous allez mettre le lendemain. Comme ça vous aurez une double sécurité, et quelque chose en moins à penser le jour des premières épreuves.

Matériel de travail

Normalement vous devez savoir de quoi vous aurez besoin : en gros, tout ce dont vous êtes servis pendant les entraînements, ni plus ni moins. N'emmenez pas une nouvelle couleur de stylo ou de stabilo, si vous n'en avez pas eu besoin avant, vous n'en aurez pas besoin maintenant, ça ne fera que prendre de la place sur votre table. Pensez aussi à prendre de quoi vous corriger proprement; personnellement j'utilise des stylos plume, et des effaceurs, ça fait quelque chose de plus discret que Bic et Tipex, mais ce n'est que mon opinion.

Évitez d'emmener 8 couleurs de stylos différentes; contentez-vous de rouge-bleu-noir-vert classique. Par contre, je vous encourage à "doubler" tout votre matériel : prenez deux exemplaires de chaque chose, si ça peut vous rassurer et vous sauver la mise si un stylo vous lâche.

Food & Drinks

Je peux avoir l'air un peu bête de vous parler bouffe pour les examens, mais il y a une raison. On travaille très mal le ventre creux, et le cerveau est très consommateur d'énergie. Ne pas manger correctement peut avoir les mêmes conséquences que de faire une impasse ou de faire une nuit blanche la veille.

Avant

Là, grosse différence entre ceux qui dont leurs épreuves tôt le matin, et ceux qui les font dans l'après-midi.

Épreuves le matin : Il paraît que le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée. Personnellement, je respecte cette maxime de bon sens et je ne saute jamais le petit-déjeuner. Bon, par contre mon petit-déjeuner habituel est un café avec une cigarette...

C'est une question d'habitude, mais si vous avez toujours pris un petit-déjeuner, ne vous en privez pas le matin des épreuves ! Mangez la même chose que d'habitude, si ça vous permet de tenir jusqu'à midi (et plus).

De mon côté, je ne petit-déjeune pas parce qu'en fait, lorsque je mange en me levant, j'ai faim très tôt dans la journée (vers 10h). Après consultation avec une médecin, elle m'avait expliqué que c'était normal, et que ça pouvait arriver lorsque l'on petit-déjeunait "sucré" (croissant, pains au chocolat, tartines confiture, etc.) ; le taux de sucre dans le corps grimpe, puis chute, créant la sensation de faim. Je suis sûr que parmi vous, d'autres gens doivent être dans le même cas.

Le conseil de la même médecin était de petit-déjeuner "salé" : fromage, pain, jambon, œuf, et des choses comme ça. J'ai jamais pu avoir le courage de me lever 30 minutes plus tôt pour cuire des œufs, du coup c'est café-clope.

Pour simplifier : si d'habitude vous petit-déjeunez, faites-le aussi le matin des épreuves; si vous d'habitude vous ne petit-déjeunez pas, ne vous forcez pas. Si vous avez tendance à avoir fin tôt dans la matinée, privilégiez la nourriture "salée" plutôt que les choses "sucrées".

Épreuves l'après-midi : Dans ce cas, je vous conseille très fortement de manger quelque chose de consistant avant d'aller à vos épreuves. Soit en vous levant tôt, et en prenant un déjeuner classique. En ce cas, essayez de na pas déjeuner trop tard, pour ne pas commencer vos épreuves en plein milieu de la digestion. Prenez d'ailleurs des choses pas trop lourdes. La raclette avant la note de synthèse, ça risque d'être fatal.

La bonne alternative, pour des épreuves qui commencent l'après-midi, me semble être le brunch vers 11h. Cela vous permet de vous lever plus tard et d'être bien reposé, de manger des choses plutôt sympathiques, à la fois sucré et salé, et d'être relativement léger, donc ça ne vous restera pas trop sur l'estomac.

Pendant

Je me rappelle durant l'une de mes épreuves, d'une fille qui avait ramené de quoi nourrir une famille pendant 3/4 jours. J'exagère à peine, elle avait sur son bureau :
  • 2 bananes
  • 2 paquets de biscuit
  • 2 barres de céréales
  • 1 pomme
  • 1 bouteille d'eau
  • 1 bouteille de Coca
Je trouve personnellement que ça fait beaucoup, et surtout ça prenait énormément de place sur son espace de travail.

Je comprends que certaines personnes puissent avoir faim ou soif durant les épreuves. Ça n'a jamais été mon cas, je suis en général trop pris dans l'épreuve pour penser à manger ou boire, mais je peux comprendre. Mais par pitié, prenez le strict nécessaire, vous ne partez pas 8 jours dans le désert, au maximum vous passerez 5 heures dans la salle !

Privilégiez, si vous savez que vous allez avoir faim, des choses légères qui calent bien : barres de céréales, abricots secs, etc. Et une bouteille d'eau, gazeuse si jamais vous êtes vraiment un fifou.

En bref, vous pouvez emmenez de quoi grignoter, du moment que ça reste raisonnable : si vous ne pouvez pas tenir tout dans une seule main, c'est trop.

Autres petites choses

Couchez vous tôt : Ce n'est pas la veille, entre 23h et 2h du matin que vous apprendrez quoi que ce soit d'utile. Alors profitez plutôt de la nuit pour dormir, ça vous sera cent fois plus utile. Pour vous endormir facilement, privilégiez avant de vous coucher plutôt les activités qui ne se passent pas devant un écran, la lumière vive retenant l'attention de façon plus importante et retardant le sommeil.

Ne relisez pas vos cours juste avant l'épreuve : Encore une fois, vous n'apprendrez rien, par contre vous augmenterez votre stress. Avant l'épreuve, parlez avec vos amis (d'autres choses que des épreuves), mettez vous dans le bon état d'esprit, respirez.

A la sortie de l'épreuve : Vous pouvez parler un peu de l'épreuve que vous venez de passer, mais passez vite à autre chose ! Vous avez 3 épreuves à enchaîner de façon assez rapprochée, il est inutile de s'encombrer l'esprit avec ce qui est déjà passé. En plus, on a toujours tendance, en écoutant les autres candidats qui ont répondu différemment, à considérer qu'ils ont raison et qu'on a tort. Pas de place au défaitisme pendant les examens !

Ayez une personne pour vous aider en cas de problème : Un ami, ou quelqu'un de votre famille qui soit immédiatement disponible en cas de soucis.

Instant perso : Je vais vous raconter une anecdote très moyennement marrant qui m'est arrivé pendant mes épreuves. J'avais passé la note de synthèse, j'étais plutôt content de ma copie. Le lendemain matin, je passais Oblig/Procédure, qui était l'épreuve que je redoutais le plus.

Je me réveille de la même manière que pour la première épreuve, fait exactement le même rituel, mais au moment de partir, je ne retrouve plus les clefs de mon appartement. Je retourne mon studio, mais je me rends compte que je ne les trouverai pas, et que je dois absolument y aller. Je ne pouvais pas claquer ma porte, car je savais que je les clefs étaient dans l'appart, et sans elle je ne pouvais pas ouvrir la porte de l'extérieur (je déteste ce genre de porte d'ailleurs). Je ne pouvais pas non plus demander un double à ma propriétaire, puisqu'il n'y en a pas, et que de toute façon ma propriétaire vit en Polynésie.

J'ai donc été obligé de partir en laissant ma porte entrouverte, en essayant de minimiser les courants d'air au maximum. J'habite dans le 20e arrondissement de Paris, pas spécialement un quartier où on peut craindre les cambriolages, mais bon, une porte ouverte est une occasion. Heureusement, j'habite au 6e et dernier étage sans ascenseur, donc très peu de passage (aucun en fait, surtout dans la matiné).

Bilan : je suis arrivé tout juste à l'heure à l'épreuve, que j'ai passé dans un état d'inquiétude maximal, et que j'ai fini le plus vite possible pour revenir à mon appartement en courant, le tout dans un état de nerfs et d'inquiétude absolument catastrophique. Heureusement, personne n'était entré dans mon appartement.

Au final, j'avais posé la clef à un endroit où je ne la pose jamais (non-respect de la routine), et elle était tombé derrière un gros livre, ne les avait pas remise dans mon sac la veille (manque de préparation), et n'avait personne qui puisse venir en urgence garder mon appartement.

Pour terminer là-dessus : j'ai retrouvé la clef en 5 minutes après être rentré de l'épreuve. Je pense donc que cette aventure relève en grande partie d'un acte manqué inconscient, qui témoignait de mon appréhension pour cette matière. Ou alors je suis un poissard fini.

Dans les deux cas, profitez de mes erreurs, et ne les reproduisez pas !

Alexandre

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