Quand se mettre au
travail ? (avec la petite photo artistique/inspirante qui va bien). Cette question revient régulièrement lorsqu’on entame son année de préparation pour le barreau. Je l’ai moi-même posée lors de mon premier passage.
La réponse qu’on entend souvent que qu’il suffit de bien s’y mettre l’été et ça
suffit. Avec le recul, je pense que c’est à la fois une bonne et une mauvaise
réponse.
C’est une bonne réponse
dans le sens où le volume horaire d’un travail soutenu l’été peut être
suffisant. Cependant c’est également une mauvaise réponse car cette façon de
procéder concentre la charge de travail sur 2 mois au lieu de l’étaler sur 7
par exemple (pour quelqu’un commençant en février).
Faisons un calcul
rapide :
- Pour une personne travaillant 10 heures par jour pendant 2 mois l’été, on
obtient un total d’environ 600 heures sur la période donnée ;
- Pour une personne travaillant 8 heures par jour pendant 2 mois l’été (=
480 heures) ET 6 heures par semaine pendant 5 mois entre février et juin (= 120
heures), on obtient un total d’environ 600 heures sur la période donnée.
Dans les deux cas, la
personne aura travaillé le même nombre d’heures. Mais, à la différence de celle qui aura concentré son travail dans l’été, la personne qui l’aura étalé :
- Pourra revenir l’été sur des choses qu’elle a vu dans le courant de
l’année, et ainsi apprendre en profondeur. Pour celles et ceux qui se
souviennent du premier article de cette nouvelle saison, j’avais évoqué les
évolutions des attentes des examinateurs. En effet, l’accent est mis sur la
vérification de votre maitrise des fondamentaux. Or les fondamentaux, ça se
travaille. Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez apprendre par cœur l’été
et le recracher lors de l’examen. De plus, je vous conseille vivement de bien
maitriser ces fondamentaux car vous n’aurez plus le temps de revenir dessus
plus tard. Et honnêtement, un avocat qui ne maitrise pas son droit des
obligations, ça fait tâche… ;
- Sera plus productive. En effet, à moins d’avoir recours à des substances
illicites (ce que nous déconseillons très fortement : cf. description du
blog), les 2 dernières heures de votre journée ne seront pas très productives
après avoir eu toute une journée de travail ;
- Aura du temps en fin de journée pour faire d’autres activités (sport,
détente, verre, etc.). Ce temps de la journée est très important car il permet
de souffler et de se motiver à être efficace dans son travail la journée en
sachant qu’une « récompense » l’attend à la fin (histoire de ne pas se
dire en se levant le matin que le seul « bon » moment de la journée
est le moment où on retourne se coucher…).
C'est pourquoi je vous conseille fortement de commencer vos révisions au plus tôt.
Par ailleurs, si, comme
l’article précédent le conseillait, vous avez déjà pris conscience que votre année
sera « pourrie » par les révisions du barreau, 6 heures de travail
par semaine ne seront pas insurmontables. Soyons clairs, ce chiffre 6 n’est pas
gravé dans le marbre, il est, bien entendu, indicatif. L’idée est que vous
travailliez régulièrement pendant le courant de l’année universitaire afin de
ne pas découvrir le programme, pour ceux qui tentent l’examen pour la première
fois, ou de ne pas laisser s’estomper vos connaissances engrangées l’année
dernière, pour ceux qui retentent l’examen.
Cependant, l’idée étant
d’essayer de faire un tour des trois matières (obligations, procédure et
spécialité) entre février et juin, je vous laisse le soin de définir personnellement
le nombre d’heures nécessaires pour d’atteindre ce but.
Malheureusement nos
études de droit ne nous ont pas habituées à travailler en profondeur. Le
système français est tel que seul le « bachotage » permet, faute de
temps, de réviser les examens. De nombreux étudiants sont persuadés que ce
rythme, désormais bien maîtrisé, leur suffira à avoir le barreau. Alors oui
certains y arriveront. D’autres arrivent même à avoir le barreau en ne
travaillant que l’été avec parcimonie. Effectivement c’est possible. Mais
pourquoi miser sur 40% - 50%[1]
de réussite en ne commençant qu’en été alors qu’on peut approcher des taux de
60% - 70%[2]
en se mettant plus tôt au travail ? Pourquoi risquer un autre passage,
avec tous les désagréments, connus de certains, que cela entraîne ? Que
vous vous mettiez au travail en été ou 4-5 mois plus tôt, vous allez quand même
passer une sale année. Autant qu’elle soit mise à profit une bonne fois pour
toutes !
C’est bien beau de dire
qu’il faut se mettre au travail, encore faut-il savoir par quel bout commencer.
C’est pourquoi le prochain thème abordé sera « comment se mettre au
travail ? ». L’idée est d’établir un calendrier de révisions jusqu’au
mois de juin et une proposition de méthodologie de travail pour la semaine, qui tentera d'être adaptée à un maximum de situations étudiantes possibles (M1, M2, stage, etc.).
Cette fois on y est, vos
révisions pour le barreau commencent la semaine prochaine !
Alexandre
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