Clairement, ce que tous les
étudiants recherchent et aimeraient tant savoir c’est « que mettre dans sa copie pour avoir le
CRFPA ? », « quelle
est la formule magique qui me permettrait de réussir ? ». Parce
qu’avoir les connaissances est une chose, mais savoir les exploiter et les
retranscrire intelligemment en est une autre.
Au risque d’en décevoir certains
et d’en conforter d’autres, il n’existe pas de telle recette miracle. S’il y en
avait une, ça se saurait.
Néanmoins, ne jeter pas l’éponge
tout de suite, car il existe plusieurs lignes de conduite à respecter qui vous
permettront de « réduire l’aléa »,
comme on dit.
Évidemment, connaître votre cours, la jurisprudence
et parfois même la doctrine est la base de votre travail et votre copie sera
notée en fonction de vos connaissances théoriques – et pratiques – de la
matière.
N’ayez aucun doute là-dessus,
sans connaissance vous n’irez pas loin, d’où le travail de fond que vous devez
accomplir par vous-même d’ici septembre.
Sur ce point, tous les articles
de ce blog vous permettront de trouver la motivation et des conseils pour mener
à bien vos révisions. Néanmoins, comme il s’agit d’un travail personnel qu’il
revient à chacun de mener, nous ne nous étendrons pas sur le sujet si ce n’est
pour vous rappeler à quel point connaître votre cours, maîtriser les bases, est
primordial pour réussir le CRFPA.
Les correcteurs vous attendent
inévitablement au tournant sur le fond de votre copie.
Nous allons essayer de nous
concentrer plus longuement sur la façon dont vous allez retranscrire vos
connaissances par écrit et pour laquelle il existe – presque nécessairement –
une marge de progression pour chacun d’entre vous.
Ici encore, n’ayez aucun doute, «
la forme » est un élément très
important que vous devez absolument maîtriser d’ici septembre, au risque
d’impacter le fond de votre copie. Très simplement, si vous n’êtes pas capables
de retranscrire clairement et habilement les connaissances que vous avez, le
correcteur considèrera que vous n’en avez pas ou peu et le fond de votre copie
en pâtira.
A. La note de synthèse
Épreuve au coefficient 2 et pour laquelle vous ne
« devez pas » réviser, vous
comprenez facilement qu’une grande partie de votre notation se fera sur la
« forme ». Les
connaissances sont dispersées dans les documents donnés et il vous reviendra de
les remettre dans un certain ordre, sans jamais donner votre avis. Dès lors, un
grand soin doit être apporté aux règles de forme propres à votre IEJ,
dont nous
résumons les principales ci-dessous :- La longueur de votre copie ne devra pas excéder 4 à 5 pages selon les IEJ. Inutile de « tricher » en tentant d’écrire plus gros ou plus petit que votre écriture, ou en considérant que la demi-page que vous perdez au début de votre copie du fait de l’encadré pour la notation, vous permet de dépasser sur la 6ème page.
- Vos sous-parties doivent être équilibrées en termes de documents cités et de longueur.
- Le langage utilisé ne doit être ni journalistique, ni familier.
- Vous ne devez pas donner votre avis, mais refléter ce qui ressort des documents donnés
- Vous ne devez pas apporter de connaissances qui ne se trouveraient pas dans les documents donnés. Chaque phrase doit apporter un élément nouveau que vous pouvez raccrocher à un document donné.
- Vous devez citer tous les documents, en fin de phrase et entre parenthèses.
- Pas de verbe conjugué ou de signe de ponctuation dans les titres de vos parties ou sous-parties.
- On ne vous fait pas l’affront de vous rappeler d’écrire en français, sans faute de grammaire ou d’orthographe, mais évidemment cela s’impose.
Les entrainements des IEJ ou des
prépas privées vous permettront de maîtriser ces règles de forme cruciales à
l’épreuve de note de synthèse. Il est assez facile de les respecter en
s’entrainant et de ne pas perdre de points « bêtement » le jour J.
Concernant les autres épreuves (spécialités
et droit des obligations / procédure), les exigences de forme sont sûrement
plus subtiles que pour la note de synthèse, et il convient de revenir sur 4
points essentiels :
- Toujours revenir aux fondamentaux, aux bases de vos cours (conseil de fond et de forme).
Concrètement,
s’il s’agit d’un cas pratique, vous devrez systématiquement vous attacher à
partir d’un article du code pour ensuite expliquer de quelle manière la
jurisprudence l’a interprété (et éventuellement indiquer une évolution jurisprudentielle
si cette dernière est importante) et finir par indiquer que cette solution a
été confirmée/infirmée dans un arrêt récent de 2016. En aucun cas vous ne devez
commencer par rappeler l’arrêt de 2016 pour ensuite revenir sur l’évolution
jurisprudentielle qui l’a précédé car vous raisonneriez à l’envers.
De même, s’il
s’agit d’un commentaire d’arrêt, tâchez de remonter au maximum au visa de
l’arrêt dans votre analyse. Le but étant de prendre de la hauteur sur l’arrêt
et ne pas rester enfermé dans la solution de la Cour de cassation mais bien de
comprendre pourquoi elle a jugé dans ce sens, et, le cas échéant, indiquer
pourquoi elle aurait pu juger dans un autre ou pourquoi elle ne le pouvait pas
(conséquences juridiques/pratiques néfastes pour le justiciable, etc.).
Revenir aux
fondamentaux est vraiment le point le plus important, le CRFPA n’est plus un
examen de connaissances d’actualités bête et méchant, il implique d’avoir une vision complète et approfondie des cours.
Les actualités vous permettront de briller mais sûrement pas de réussir si vous
les utilisez sans vos bases. Sachez que la plupart des arrêts récents sont dans
les codes, donc que tout le monde y a accès. C’est donc le raisonnement que les correcteurs rechercheront en premier, avant
les arrêts d’actualités, donc revenez toujours aux bases !
- Ne soyez pas extravagants. Le droit n’est pas particulièrement fun et surtout pas le jour du CRFPA. Ne tentez rien, ne commencez pas à inventer de nouvelles théories doctrinales dans votre copie et même si ça vous semble hyper pertinent. Vous ne serez pas noté sur votre créativité, sachez-le. Ayez l’esprit critique oui, mais toujours en restant dans les sentiers battus par les pontes du droit avant vous.
On évite par exemple ce que j'ai fait lors d'une consultation proposée par une prépa privée |
Dans la même
veine, pas de couleur dans vos copies, pas de rond sur les i au lieu d’un
point, pas de point d’exclamation, pas de jargon, pas de citation de Beyoncé ou
de Zlatan Ibrahimovic dans votre accroche.
- Allez à l’essentiel en faisant des phrases courtes. N’essayez pas de noyer le poisson ou de vous croire plus malin que le correcteur qui corrigera votre copie à 2h du mat’, ça ne fonctionnera pas. Afin d’être compris et de montrer que vous savez raisonner, que vous avez tout d’un avocat en devenir en somme, ne dissertez pas sur des phrases de 5 lignes. La concision et la précision sont vos meilleures amies.
- Soignez votre calligraphie : une copie illisible est une mauvaise copie, pour le correcteur tout du moins. Étant donné le nombre de copies que les correcteurs ont à corriger, le temps qui leur est imparti pour le faire, les conditions et endroits dans lesquels ils les corrigeront, sachez qu’ils ne prendront pas le temps de déchiffrer une copie illisible. Et dans le doute, vous aurez quasiment toujours tort. Donc, faites attention à la façon dont vous écrivez et ce, d’autant plus pour les informations importantes, telles que le numéro d’un article ou une date.
En résumé, soyez consensuels. Mettez dans vos
copies ce que l’on attend de vous : des
connaissances adroitement et précisément développées, sans pirouette et excès.
Et le mieux pour arriver à cela est encore de s’entraîner alors n’oubliez pas
les entrainements de l’IEJ ou de votre prépa privée !
Juliette
PS : Dans le prochain
article, qui arrive très prochainement, « Avoir le Barreau » vous
livre le point de vue « inside »
des correcteurs du CRFPA !